
[Chronique] Le silence des carillons, d’Edouard H. Blaes

« À certains égards, la folie froide du lieu rappelle à Moïra les ailes désertées du Palais de Thecel. Miryi en a la démesure et le chaos. Mais il y manque le mobilier et les miroirs, les rideaux aux fenêtres, il y manque les souvenirs de présences passées, les fantômes. L’île de Miryi est froide et géométrique, ses constructions pourraient être le fait de plissements de terrain, d’une pluie de météores, de caprices puérils d’une Puissance nouveau-née. »
« Malgré la révélation tant attendue, elle ne pouvait s’empêcher de ressasser les dernières paroles de la vieille femme. Les noces de la renarde. Elle sentait qu’il y avait quelque chose dans ces quelques mots, un sens caché qui lui échappait. Quelque chose d’important dont elle ne faisait qu’effleurer la surface. »
« Iliade pensait que la littérature était le plus puissant des boucliers, ce qui ne l’empêchait pas de trébucher sur les pavés ou de percuter les promeneurs parce qu’elle déambulât le nez dans les bouquins. »
« Pour moi, il n’est ni dieu, ni animal. Il est l’essence de la forêt, de la mousse, des champignons, des animaux, des arbres et des plantes. Quand il est avec moi, la forêt entière est aussi avec moi. »
« Un roman est un jeu d’illusions, tout est aussi vrai que faux, et l’histoire ne commence à exister qu’au moment où vous la lisez. »