[Chronique] La cité diaphane, d’Anouck Faure

la cité diaphane
« Mes forces me quittent, mon temps arrive à son terme. Si je peux formuler un dernier vœu : que nul ne revienne jamais ici. Ce que le mal n’a pas détruit, puissent le temps et l’oubli le réduire en poussière. Puissent les démons sortir de leur torpeur et ravager ces terres une bonne fois pour toutes. Puisse Roche-Étoile disparaître et demeurer notre tombeau. »

[Chronique] Intérieur nuit, de Marisha Pessl

Intérieur nuit

« Mi-éveillé, mi-rêveur, je regagnais ce domaine, arpentais ses jardins obscurs et ses statues brisées, revoyais les chiens, les lampes torches aveuglantes tenues par des ombres. Je reprenais les tunnels, à la recherche non pas de preuves accablant Cordova, mais d’une part cruciale de moi-même que j’avais malencontreusement oubliée là-bas – comme un bras, ou mon âme. »

[Chronique] La cité des Saints et des Fous, de Jeff Vandermeer

la cité des saints et des fous

« Que peut-on dire d’Ambregris qui n’ait été déjà dit ? Le moindre quartier de la ville, si superflu qu’il paraisse, a un rôle complexe, voire équivoque, à jouer dans la vie de la communauté. Et j’ai beau me promener très souvent sur le boulevard Albumuth, l’incomparable splendeur de la cité ne cesse de se rappeler à moi, avec son amour des rituels, sa passion pour la musique, son inépuisable et magnifique cruauté »

[Chronique] Une cosmologie de monstres, de Shaun Hamill

une cosmolgie de monstres

« Je me suis mis à collectionner les lettres de suicide de ma sœur Eunice à l’âge de sept ans. Je n’en ai jeté aucune, je les garde dans un pince-notes noir rangé dans le tiroir du bas de mon bureau. À part ça, on ne m’a pas permis d’emporter grand-chose. »

[Chronique] Le fini des mers, de Garnder Dozois

le fini des mers
« Leurs yeux rouges dardaient des regards inquisiteurs partout. Ils se faufilaient à l’aveugle avec des gestes alanguis, posés, gracieux. Aussi beau que dangereux, ils souriaient, aimables, affables, et ils feraient des meurtriers aimables, affables : ils tueraient calmement, amicalement, presque affectueusement. »

[Chronique] L’étrange traversée du Saardam, de Stuart Turton

l'étrange traversée du saardam
 
« Comme tout à bord, la solidité du bateau avait été une illusion. Ils s’étaient enfermés dans une prison de bois et de clous et s’étaient jetés à la mer, pensant que leur courage leur permettrait de s’en sortir sains et saufs. Et alors leur ennemi avait levé la main et leur avait montré combien ils avaient été idiots. »