Critic
[Chronique] La dernière arche de Romain Benassaya

« La végétation immobile donnait l’impression d’une masse spongieuse et habitée, d’un gigantesque ensemble de boursouflures et de replis dans lesquels se dissimulaient toutes sortes de monstres. De minuscule insectes qui s’infiltraient dans les poumons et grossissaient ensuite en aspirant le sang de leur victime. De larges prédateurs aux multiples mâchoires, rapides comme l’éclair. Un réservoir inépuisable d’hostilité. »
[Chronique] La fureur des siècles, de Johan Heliot

« Vous qui entrez dans ce récit, abandonnez toute espérance, plutôt votre crédulité, et découvrez l’Histoire des hommes du siècle passé s’est un temps emmêlé à celle d’autres hommes appartenant aussi à ce quattrocento »
[Chronique] Le phare au corbeau, de Rozenn Illiano

–« Ce fantôme, ils ne l’ont jamais vu, à l’exception du petit Enzo qui, lui, l’oubliera de la même façon qu’on oublie un cauchemar de notre enfance. Moi, je me rappellerai pour toujours ses yeux morts, ceux qui ne voient pas, et son joli visage tordu par l’incompréhension et la rage. Elena figurera à jamais dans ma mémoire, au milieu de tous les autres, comme des photos collées dans un album. Parfois, j’aimerais qu’ils disparaissent. Ainsi que ma double vue. »
[Chronique] Des sorciers et des hommes, de Thomas Geha

« Bienvenu à vous, voyageurs. Vous n’êtes ni d’ici ni d’ailleurs. Ici vous n’êtes pas. Rien ne vous appartient, pas même vos motivations, vos buts. Ici le vent vous dépouille, le sel vous ronge, la pluie vous dissout. Ne croyez pas que votre âme sera épargnée. Ou votre cœur. Ce qui vole se pose, ce qui bat s’arrête. Mangez le silence, mâchez-le. Déjà, vous n’entendez plus ma voix. Il vous reste seulement le choix. »
[Chronique] La Piste des Cendres, d’Emmanuel Chastellière

« Un ultime roulement de tonnerre remonta le sentier avec elle, ses échos prêts à lui mordre les talons. Quelque chose, la jeune femme en était persuadée, que personne au village n’avait jamais vu. Quelque chose bien pire que les fées. »
[Chronique] Les Seigneurs de Bohen d’Estelle Faye #PLIB2018

« Il était comme la poudre. Comme les feux d’artifice. Comme tout ce qui possède une lumière trop intense pour ce monde, ce qui réchauffe et qui brûle à la fois. Il n’était pas de ceux qui vivent, qui s’éteignent doucement dans leur grand âge. Il était de ceux qui explosent, qui éblouissent, qui traversent l’existence comme une étoile filant en plein ciel, comme un éclat de grenade. Je l’ai su dès que je l’ai vu. J’ai su que je ne devais pas m’attacher à lui. Je l’ai fait quand même. »