[Chronique] La fureur des siècles, de Johan Heliot

la fureur des siecles

« Vous qui entrez dans ce récit, abandonnez toute espérance, plutôt votre crédulité, et découvrez l’Histoire des hommes du siècle passé s’est un temps emmêlé à celle d’autres hommes appartenant aussi à ce quattrocento »


La-fureur-des-siecles
La fureur des siècles
Auteur :
Johan Helio
Illustration : Didier Graffet
Maison d’édition : Critic
Genre : Science-fiction
Nombre de pages : 349
Prix : 21 €
Synopsis
Europe, 1515. Le chaos est général, après que Léonard de Vinci a rallié François Ier, avec une mystérieuse invention qui a détraqué le cours de l’espace-temps, en conséquence de quoi des bulles d’univers alternatifs parsèment aléatoirement le territoire en dehors du royaume de France. Partout, alors que princes et seigneurs de guerre s’affrontent, François Ier, lui, règne en maître absolu sur le plus vaste et riche des royaumes, agrandi au gré de diverses conquêtes. Il ambitionne même à présent de s’emparer de la couronne impériale des Habsbourg, encore portée par Charles Quint. Toutefois, un homme est prêt à tout pour l’arrêter. Le condottiere Sforza, qui n’a pas digéré la prise du Milanais, prend la tête d’une armée de mercenaires hétéroclites dans le but de mettre la main sur la mystérieuse machine et de la détruire.
MON avis
La fureur des siècles est une uchronie qui se base sur la rencontre entre François Ier et Léonard de Vinci. Si cet évènement s’est bien produit dans la réalité, Johan Heliot imagine d’autres conséquences à cette rencontre : et si Léonard de Vinci, soutenu par le Roi de France, avait inventé une machine pour dérégler le temps ? C’est ainsi que nait la furia, un dérèglement qui fait surgir des évènements du passé à l’intérieur du présent. Difficile de rester sain d’esprit pour ceux qui assistent à ce phénomène et c’est pourquoi une bande de mercenaires accompagnée d’un jeune clerc va tenter d’arrêter cette folie. Johan Heliot émerveille par son écriture recherchée qui colle très bien avec l’époque racontée. On ressent sa passion pour l’Histoire et sa maîtrise du sujet et on sent qu’il s’amuse à jouer avec les mots et avec la narration. Ainsi l’intrigue est racontée sous forme de chroniques par un personnage qui nous rapporte les évènements tels qu’ils se sont produits d’après lui. Chaque chapitre est ainsi une scène de l’histoire qu’il nous conte en s’adressant parfois directement à nous pour mieux nous guider.
Vois-tu, à l’orée de l’ultime chemin, où qu’il doive le conduire, l’auteur de cette chronique aspire à se délivrer d’une connaissance dont le poids lui a pesé tel un fardeau durant de trop longues années. Il ne lui importe plus d’être jugé pour ses actions, non plus que pour avoir longtemps gardé le silence à leur sujet. Mais fais encore preuve d’un peu de patience, tu finiras par comprendre de quoi il retourne vraiment.

Ce roman avait tout pour me plaire étant une grande amatrice d’Histoire et adorant ce type de narration particulière, et pourtant ces deux points n’ont pas réussi à me convaincre. Si j’ai aimé cette originalité narrative, elle ne m’a malheureusement pas permis l’immersion dans le roman. La fureur des siècles est écrit tel un roman historique ce qui lui correspond très bien, mais de ce fait il laisse le lecteur extérieur à l’action et simple observateur. D’un autre côté, le récit repose beaucoup (voire entièrement) sur les personnages, leurs liens et les difficultés qu’ils vont traverser et il est (pour moi) difficile de s’attacher à eux via ce type de narration. De plus, le roman est tourné avant tout sur l’action et sur des péripéties un peu répétitives et attendues et il m’a manqué des repères pour visualiser les choses. Je n’ai pas vraiment réussi à me projeter dans les décors, à visualiser les conséquences de la furia et beaucoup de mes questions sont restées sans réponse concernant l’invention de Léonard de Vinci. Finalement, j’ai ressenti un effet « fouillis » dans la manière dont le dérèglement temporel est déployé et j’ai même eu l’impression que le vrai sujet du roman était finalement ailleurs. Johan Heliot déploie en effet des réflexions à travers ses personnages, notamment une sur la violence qui est intéressante, mais qui se perd sous tout le reste. Enfin, je ressors également un peu frustrée de l’aspect historique du roman qui est étonnement très léger. Je n’ai pas eu l’impression d’être emmenée au XVIe siècle et n’ai rien appris sur cette période (que je connaissais déjà bien, il faut l’avouer). Malheureusement, c’est donc une petite déception pour cette lecture qui pour moi souffre d’un décalage entre son propos et sa narration.

déception

7 réflexions sur “[Chronique] La fureur des siècles, de Johan Heliot

  1. OmbreBones 12 novembre 2022 / 9 h 54 min

    Je l’ai dans ma PàL j’espère que ça fonctionnera mieux pour moi du coup 😅 j’étais super hypée mais tu me fais un peu peur d’autant que j’adore l’auteur mais ses romans ne sont pas tous de la même qualité du coup ils ne me plaisent pas de la même façon. Suspens quoi 🤷 merci pour ton avis au moins je me lancerai sans trop d’attentes.

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  2. leslivresderose 24 novembre 2022 / 9 h 57 min

    Ce roman me tente énormément même si au vu de ton avis, je vais peut-être revoir mes attentes pour ne pas être déçue.. :-/ J’espère davantage accroché en tout cas!

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