

Auteur : Edouard H. Blaes
Illustration de couverture : Zariel
Maisons d’édition : ActuSF
Genre : Fantasy
Date de publication française : 22 février 2023
Nombre de pages : 399
Prix : 9,99 € (numérique) / 20,90 € (broché)
SynopsisErmeline Mainterre s’est promis de devenir une magicienne dont chacun connaîtrait l’existence. Pour cela, elle ne reculera devant rien. Pas même lorsque le monde connaîtra sa perte. La lumière du soleil ne traverse pas la Brume, à Tinkleham. Contre la menace des Spectres qui planent aux abords de la ville et font disparaître ses habitants sans laisser de traces, les mages du Beffroi apprennent à manier les carillons pour les repousser. Ermeline a choisi cette voie et compte bien devenir la meilleure de tous, portée par ses rêves de grandeur, à la fois fascinants et terrifiants. Mais les Spectres ne sont pas le plus grand péril en vue. Ermeline réussira-t-elle à graver son nom dans l’histoire ? Jusqu’où ira-t-elle pour devenir inoubliable ?

De quoi ça parle ?
Des personnages manquant de nuances
Le roman prend le parti de se focaliser sur un personnage volontairement ambigu : Ermeline. Comme je le disais, Ermeline souhaite être la meilleure, elle a une haute estime d’elle-même ce qui, au lieu de lui servir, lui met des œillères et l’empêche de prendre de bonnes décisions. Ermeline est donc souvent aveuglée par son ambition, développant des relations malsaines avec ceux qui l’entourent et ne démontrant même pas de facultés particulières à la pratique de la magie. Ainsi tout au long de la première partie, ce personnage ressent une unique émotion : la colère. Elle s’énerve sans raison, déteste tout le monde sans pouvoir expliquer pourquoi, démontrant une certaine immaturité. Si cette lecture ne m’a pas convaincue, c’est en grande partie à cause de ce personnage que je n’ai pas du tout aimé suivre. J’aime pourtant beaucoup les anti-héros, les personnages gris et complexes, mais Ermeline ne fait pas partie pour moi de cette catégorie, car elle manque grandement de nuances. C’est un personnage très simple, dont le caractère est peu développé, le récit se focalisant globalement sur ses défauts et ses manques pour essayer d’amener une ambiguïté. Malheureusement, cela manque de subtilité et surtout ce n’est pas assumé jusqu’au bout, le récit replaçant toujours Ermeline comme une victime et comme la véritable héroïne de l’histoire. Je n’ai jamais compris pourquoi elle était toujours placée sur le devant de la scène, alors qu’elle n’a jamais été ni la plus douée, ni la plus expérimentée. Malgré tout, on ressent qu’il y avait de très bonnes idées derrière ce personnage, mais sa construction ne m’a pas semblée assez cohérente ni assez complexe pour en fait une véritable antihéroïne.
Les autres personnages qui gravitent autour d’Ermeline ne rattrapent malheureusement pas beaucoup les choses. Ermeline développe dès son premier jour à l’académie une fascination morbide pour une de ses camarades nommée Justice. Malheureusement Justice m’a semblé être une coquille vide, un personnage sans relief. On ne comprend donc jamais la fascination d’Ermeline pour Justice. On le sait à travers l’obsession qu’Ermeline nous partage, mais on ne le ressent pas. Enfin le duo est complété par Mickral, un personnage au comportement également problématique sur différents aspects ainsi qu’Archie, le personnage que j’ai préféré.
Une intrigue en deux temps
Comme je le disais la première partie du récit se focalise sur l’apprentissage d’Ermeline à l’académie et des liens qu’elle va créer là-bas. Vous l’aurez compris, cette partie souffre beaucoup des relations qu’entretiennent les différents personnages. Le récit se perd dans des triangles amoureux ambigus, les crises de jalousie et d’énervement d’Ermeline, ses jugements sur ceux qui l’entourent. Je n’ai pas eu l’impression d’être dans une véritable académie de magie pour jeunes adultes tant les réactions des personnages m’ont semblé immatures. L’univers développé par Edouard H. Blaes était pourtant très prometteur, les parties concernant les cours, la présentation de la structure de l’académie et les explications autour de la magie des carillons sont très intéressants, mais malheureusement très peu présents. L’auteur en dit juste le minimum pour qu’on comprenne l’intrigue, mais ne vient pas enrichir davantage son univers. De plus, il faut attendre la fin de la première partie pour que des évènements sombres commencent à apparaître et qu’on puisse qualifier ce récit de dark academia. Mais encore une fois, l’effet n’est pas assez percutant non seulement car on n’est pas assez attachés aux personnages pour craindre pour leur sort, mais en plus car les évènements sont répétitifs. Les mêmes drames se répètent plusieurs fois ce qui a pour finalité d’amoindrir leur impact et le tout manque de suspense et de secrets.
La deuxième partie de l’intrigue prend un tournent très différent, toutes les cartes sont redistribuées pour nous offrir un récit plus proche de ce qu’on peut trouver dans les romans post-apocalyptiques. Je n’aime personnellement pas ce genre ni les intrigues basées sur la survie, mais objectivement cette deuxième partie est meilleure et je pense qu’elle pourra plaire à beaucoup de lecteurs. En effet, l’auteur reprend les codes très classiques du genre du post-apocalyptique, aucune raison que ça ne plaise pas aux amateurs. De plus, les relations entre les personnages s’améliorent, devenant moins malsaines et gagnant en maturité.
De manière globale, Le silence des carillons partaient avec de très bonne idée et du potentiel, mais je n’y ai personnellement pas trouvé mon compte. L’intrigue est restée trop simple à mon goût et surtout constituée de beaucoup de facilités voire d’incohérences. Beaucoup de sujets sont initiés, mais sans être vraiment creusés donnant l’impression qu’ils ont été abandonné en cours de route. J’ai également été malheureusement été induite en erreur par le fait que ce roman est vendu comme de la dark academia, un genre que j’adore, alors qu’il n’en est pas vraiment pour moi se dirigeant plutôt vers une intrigue de survie, un genre que je n’apprécie pas. Néanmoins si le fait de suivre un personnage principal plutôt antipathique ne vous dérange pas et que vous aimez les ambiances apocalyptiques, vous pourriez trouver votre compte avec ce roman qui a le potentiel d’être un très bon divertissement d’autant plus qu’il est bien écrit, l’écriture étant très fluide et agréable.
D’autres avis : Les fantasy d’Amanda –
Je comprends mieux ta déception.
Quand un personnage nous agace, est trop simple et qu’en plus on a un type d’intrigue qui ne nous passionne pas au bout d’un moment, dur d’apprécier 😅
Je risque aussi de passer mon tour au vue de ces défauts.
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Ah bah je vais clairement passer mon tour ! Le personnage principal m’a déjà fait rouler des yeux rien que dans ta chronique alors je ne me vois pas la suivre pendant tout un roman. Moi autant j’aime le dark Academia autant si à la moitié on change tout pour partir dans le post apo (que je déteste) ça va vraiment pas le faire… Dommage mais au moins je ne perdrais pas mon temps 🤷
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Ah oui je pense que tu peux carrément passer ton tour 😬
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Dommage pour le personnage, qui effectivement a l’air bien antipathique… Ca combiné au fait de changer de direction au milieu me fait dire, next.
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