
« La scène tenait du rêve, une scène absurde mais lourde d’un sens aussi inquiétant qu’insondable, quand le familier devient étranger. D’un coup le monde avait tout de la mauvaise maladie. »

« La scène tenait du rêve, une scène absurde mais lourde d’un sens aussi inquiétant qu’insondable, quand le familier devient étranger. D’un coup le monde avait tout de la mauvaise maladie. »


« Quelque chose s’était fossilisé à l’intérieur. Je me suis dit que c’était mauvais signe. Je refusais d’être une proie ou une victime, mais je voulais rester vivante. Vraiment vivante. Avec des émotions. »

« Il était comme la poudre. Comme les feux d’artifice. Comme tout ce qui possède une lumière trop intense pour ce monde, ce qui réchauffe et qui brûle à la fois. Il n’était pas de ceux qui vivent, qui s’éteignent doucement dans leur grand âge. Il était de ceux qui explosent, qui éblouissent, qui traversent l’existence comme une étoile filant en plein ciel, comme un éclat de grenade. Je l’ai su dès que je l’ai vu. J’ai su que je ne devais pas m’attacher à lui. Je l’ai fait quand même. »

« Je sais tout ce qu’il faut savoir. Et pourtant, la majeure partie de mon temps libre, je la passe à réfléchir à ce que je ne sais pas. Je ne connais pas la nature de la conscience – juste qu’elle existe, qu’elle n’est ni objective ni quantifiable. […] Je sais tout ce qu’il est possible de savoir, et cela me devient de plus en plus insupportable. Parce que je ne sais presque rien. »

« Sa question insolente ne mérite pas que je la dignifie d’une réponse ; je me borne donc à siroter ma tasse. À vrai dire, je n’ai même pas entendu parler du bal… Ou peut-être vaguement, en allant chez le coiffeur ? »

« À quoi pense-il ? À quoi peut penser un demi-dieu, dont la vie ne tient plus qu’à un fil du destin ? Car il sait, bien sûr. Il sait le mensonge et la trahison, le désespoir et la mort qui approche, avide. Il a deviné ceux qui mourront, ceux qui survivront. Peut-être. »


