
« Il était comme la poudre. Comme les feux d’artifice. Comme tout ce qui possède une lumière trop intense pour ce monde, ce qui réchauffe et qui brûle à la fois. Il n’était pas de ceux qui vivent, qui s’éteignent doucement dans leur grand âge. Il était de ceux qui explosent, qui éblouissent, qui traversent l’existence comme une étoile filant en plein ciel, comme un éclat de grenade. Je l’ai su dès que je l’ai vu. J’ai su que je ne devais pas m’attacher à lui. Je l’ai fait quand même. »

Auteure : Estelle Faye
Éditeur : Critic
Date de parution : 2 mars 2017
Genre : Fantasy
Nombre de pages : 592
Prix : 25 €
#ISBN:9791090648869
#ISBN:9791090648869–

« Je m’appelle Ioulia La Perdrix. Mon récit commence il y a près de cent ans, à l’époque où Iaroslav le Juste siégeait sur le trône de Bohen. Sur les hauteurs des monts des Sicambres, par une glaciale nuit d’hiver, une abbaye brûlait… »
Je vais vous raconter comment l’Empire est mort.
L’Empire de Bohen, le plus puissant jamais connu, qui tirait sa richesse du lirium, ce métal aux reflets d’étoile, que les nomades de ma steppe appellent le sang blanc du monde. Un Empire fort de dix siècles d’existence, qui dans son aveuglement se croyait éternel.
J’évoquerai pour vous les héros qui provoquèrent sa chute. Vous ne trouverez parmi eux ni grands seigneurs, ni sages conseillers, ni splendides princesses, ni nobles chevaliers… Non, je vais vous narrer les hauts faits de Sainte-Étoile, l’escrimeur errant au passé trouble, persuadé de porter un monstre dans son crâne. De Maëve la morguenne, la sorcière des ports des Havres, qui voulait libérer les océans. De Wens, le clerc de notaire, condamné à l’enfer des mines et qui dans les ténèbres découvrit une nouvelle voie… Et de tant d’autres encore, de ceux dont le monde n’attendait rien, mais qui malgré cela y laissèrent leur empreinte.
Et le vent emportera mes mots sur la steppe. Le vent, au-delà, les murmurera dans Bohen. Avec un peu de chance, le monde se souviendra.

C’est le dernier livre du PLIB qu’il me restait à lire et je partais avec un peu d’appréhension. On est dans un gros livre de fantasy adulte et je m’attendais donc à un univers compliqué avec beaucoup de personnages qui me demanderait beaucoup de concentration…
Dès les premières pages tous mes doutes ont été balayés. C’était mon premier livre d’Estelle Faye et je suis impressionnée par sa plume et sa capacité à nous immerger dans son univers avec cette déconcertante facilité. Dès les premières pages du roman on rentre dans le feu de l’action. Pas le temps de se poser de questions, on est embarqué dans cette fresque épique au milieu de personnages simples et humains dans tous les recoins de Bohen.
L’autrice a extrêmement bien construit son récit si bien qu’il est au final très abordable. Les personnages nous sont présentés au fur et à mesure. On n’est pas submergé dès le départ par tous les personnages. On prend le temps de mieux connaître les premiers avant d’en découvrir d’autres. On a le temps de s’attacher aux différents personnages – même si on a forcément plus d’affinité avec certains. À la fin, j’avais même l’impression de vraiment les connaître personnellement et d’avoir déjà vu dans les lieux qu’ils traversent tant j’étais immergée dans le récit.
Estelle Faye a extrêmement bien travaillé ses personnages et c’est là l’une des grandes forces de ce récit. Ils sont loin d’être manichéens, ils ont tous un passé qui les a construits, certains font des choix très altruistes, d’autres sont beaucoup moins fréquentables, tous sont simples et empreints d’une énorme liberté, notamment sexuelle.
« La voix du marinier était rauque, éraillée. Mais il n’avait pas besoin d’un timbre chaleureux. Il n’avait pas besoin de sortilèges. Car ses mots, et la conviction qu’il y mettait, résonnait dans le cœur de Sigalit comme aucun autre avant. Il parlait de changement. Il expliquait que le peuple pouvait renverser un Empire, que cela s’était déjà vu, que cela se verrait encore. Mais aussi, il disait que les hommes n’avaient pas uniquement besoin de pain, de toits lorsqu’il pleuvait, de bois pour le feu en hiver. Ils avaient besoin d’être libres. »
L’univers de Bohen n’est pas en reste. J’ai été captivée du début à la fin par ce roman. Du port des Havres aux marais de l’Ouave en passant par la grande ville de Serna Chernik et les mines de Katow-Ser, la plume d’Estelle nous emmène dans un voyage aux multiples paysages et dimensions. On y découvre différentes formes de magie, de la plus classique à la plus originale, on suit les destins de personnages qui s’entremêlent, on comprend qu’une simple petite décision peut finir par entraîner d’énormes bouleversements. Bref on suit la vie d’une poignée d’habitants de Bohen qui sont au départ insignifiants, mais qui vont finir par tout changer.
Mon seul regret au cours de ma lecture a été que la romance prend au bout d’un moment énormément de place au détriment d’intrigues politiques qui auraient pu être beaucoup plus développées.
Vous comprendrez quand même que ce livre est un énorme coup de cœur. J’ai eu énormément de mal à quitter Bohen et beaucoup de mes lectures me paraissent maintenant bien fade à côté de celle-ci.
Conclusion
Je vous conseille énormément ce livre. Estelle Faye a un don pour nous immerger dans son univers qui malgré sa richesse et sa densité est très facile à aborder. Les personnages sont attachants et l’intrigue est passionnante, bref une grande réussite !
Je plussoie mille fois 😀 Je l’ai terminé hier et je l’ai aussi adoré!
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Ce fut aussi une excellente lecture pour moi, je suis une grande fan de la plume d’Estelle Faye, j’ai dévoré sa saga La voie des oracles. Je regrette juste ici la maladresse faite dans les relations amoureuses un peu trop superficielles à mon goût ^^!
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Oui je suis d’accord la romance est le point faible de ce roman, mais il reste quand même excellent !
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