Sometimes a book

Les enfants de l’innommé de Brandon Sanderson 

Les enfants de l’innommé de Brandon Sanderson traduit par Mélanie Fazi 
Le livre de Poche – 280 pages – 7,40 €

Synopsis : Les jumelles Tacenda et Willia sont à la fois bénies et maudites. La première est aveugle le jour et capable de repousser les créatures du mal par son chant ; la seconde, aveugle la nuit, est une épéiste inégalable. Fortes de leurs capacités hors du commun, elles protègent ensemble le village de Verlasen contre les attaques de monstres. Mais une nuit, Tacenda est confrontée à des créatures inconnues face auxquelles son chant est sans effet. Le village est détruit, ses habitants massacrés, y compris Willia. Tacenda se tourne alors vers l’excentrique et mystérieux nouveau seigneur, Davriel Cane, puissant démonologue et amateur de thé, qui occupe depuis peu le manoir en marge du village. Ensemble, Tacenda et Davriel vont joindre leurs forces et leurs talents pour trouver la raison de la destruction de Verlasen, et tenter de ramener à la vie ses habitants.

Mon avis : Une fois n’est pas coutume, Brandon Sanderson revient avec un court roman pour lequel il s’est inspiré de l’univers de Magic the gathering. Si le roman s’adresse aux fans de la franchise, les néophytes comme moi peuvent tout à fait y trouver leur compte également. Les enfants de l’innommé est en effet un pur divertissement, rythmé et addictif qui se lit sans difficulté même sans connaître l’univers des cartes Magic. On y suit Tacenda, qui possède le don de la musique et est capable de repousser les démons par son chant. Une nuit, tout son village y compris sa sœur jumelle va être décimé par ces démons et Tacenda, n’ayant plus rien à perdre partira en quête de vengeance. Sa vengeance se tourne d’abord vers Davriel, un démonologue haut en couleur qui va lui montrer que les apparences peuvent être trompeuses…

J’ai beaucoup aimé l’univers dépeint par Brandon Sanderson qui est sombre à souhait. J’ai trouvé l’esthétique très bien maîtrisée par l’auteur : les forêts inquiétantes, le petit village et son Eglise, le mystérieux manoir perché sur une colline, des personnages difficiles à cerner et de nombreuses créatures infernales. Les décors et l’ambiance sont très cinématographiques. L’intrigue est également est très prenante, elle joue beaucoup sur les interactions entre les personnages, ce qui apporte un humour grinçant assez agréable dans cet univers désespéré. Le peu de pages ne permet pas un développement énorme des personnages, mais ils ont quand même tous une personnalité très marquée, car l’auteur appuie sur leurs traits de personnalité. Davriel est un personnage assez atypique et vraiment plaisant à découvrir. Tacenda est un beau personnage féminin, elle est forte, courageuse, loyale et indépendante. Elle n’est pas exempte de défauts non plus, car elle est humaine, mais elle surmonte la situation difficile dans laquelle elle se trouve avec beaucoup de bravoure. Bref, Les Enfants de l’innommé possède tous les atouts pour en faire un très bon divertissement. Le récit souffre tout de même de son format très court qui donne l’impression d’un rythme précipité et ne laisse pas le temps de bien tout suivre et tout comprendre notamment durant les scènes d’action. Ainsi l’intrigue reste tout de même simple, les révélations sont excellentes, mais assez attendues et déjà vues. Brandon Sanderson ne révolutionne donc pas le genre, mais offre un moment de lecture agréable pour les fans d’univers sombres, de fantômes et de démons en mettant en avant de belles valeurs et une pointe de féminisme !

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Crimes surnaturels : Chaudron de bruyère de Pauline Sidre

Crimes surnaturels, chaudron de bruyère de Pauline Sidre
Editions du chat noir – 305 pages – 19,90 €

Synopsis : Les sorciers et sorcières d’hier ont cédé leur place aux sortilégeants, une communauté de personnes aux traditions anciennes et aux capacités hors-normes, qui vit en marge de la société humaine. Lorsque des crimes impliquent les deux mondes, la D.C.C.S. est la seule division capable d’intervenir. Givre, plumes noires et sang sorcier. Voilà de quoi sont peuplées les nuits de Bénédicte, depuis son arrivée dans un village lorrain troublé par un meurtre. Ces visions qui le tourmentent depuis son enfance, il en a l’habitude : il s’appuie sur elles pour mener ses enquêtes. Mais cette fois-ci, les rêves prennent prise sur la réalité. Un conte ancien renaît au creux des bois. Bénédicte doit rapidement identifier la menace, s’il ne veut pas sombrer dans la folie. Il pourra compter sur le soutien de Sésanne, sa bonne humeur inaltérable et le savoir immense qu’elle détient malgré elle. Et celui de sa nouvelle recrue, Lycaon, un jeune limier. Le seul limier plutôt, une fonction sortilégeante qui voue au déshonneur. Alors pourquoi accepterait-on de l’occuper ? Entre passé et présent, le trio d’enquêteurs n’est vraiment pas prêt à affronter ce qui se cache au fond du chaudron de bruyère.

Mon avis : Nouvelle sortie des éditions du chat noir, ce roman avait tout pour me plaire : une enquête magique portée par la voix de Pauline Sidre dont j’avais adoré le précédent roman, Rocaille. Et pourtant j’ai abandonné ce roman à la moitié environ, pas que l’intrigue proposée pas l’autrice ne tenait pas la route, mais surtout que j’ai eu l’impression de lire une histoire que j’avais déjà lu 1000 fois. Crimes surnaturels met en scène trois personnages, Bénédicte, Sésanne et Lycaon. Bénédicte et Sésanne sont les deux membres de la DCCS, une organisation isolée qui est envoyée lors de crimes impliquant des éléments surnaturels. Autant dire que ce sont un peu les chats noirs de la police, ce qui n’aide pas à améliorer l’humeur très grincheuse de Bénédicte. Heureusement Sésanne est là pour apporter de la gaité et un grain de folie à ce duo étrangement assorti. Ils vont être envoyés dans un petit village de Loraine pour enquêter sur plusieurs meurtres au mode opératoire pour le moins étrange. Et pour couronner le tout, ils vont être épauler par Lycaon, un sortilégéants (comprendre une personne avec des dons surnaturels) qui est lui aussi le chat noir de sa communauté, rejeté et incompris. 

Dès le début du roman, j’ai eu du mal avec la narration et le style. Je n’ai pas retrouvé la plume fine et poétique de Pauline Sidre, au contraire, j’ai vite buté sur le style, trouvant les tournures lourdes, ce qui ne m’a pas permis de m’immerger correctement dans cette histoire. Je n’ai ainsi pas été transportée dans ce village lorrain, les décors que ce soient la sombre forêt ou le mystérieux manoir ne m’ont pas procuré le frisson attendu. Ce genre de récits reposent beaucoup sur l’ambiance et je n’ai pas trouvé que l’autrice avait su l’installer correctement. Le trio de personnages est certainement le point fort du récit et on ressent la volonté de mettre en avant des personnages atypiques, un peu en marge, et différents des héros dont on a l’habitude. Si j’ai aimé les messages portés par les personnages, je n’ai pas non plus été convaincue par leur construction. Les défauts des personnages sont extrêmement mis en avant, le côté bougon de Bénédicte, le manque de confiance en soi de Lycaon… ils ne semblent être définis que par cela, ce qui donne un côté artificiel. J’ai ressenti un manque de nuances dans la personnalité des personnages, appuyé par le fait qu’ils sont introduits très rapidement sans vraiment creuser leur background. Et enfin comme je le disais précédemment, l’intrigue est divertissante, mais n’est pas révolutionnaire. Elle avance beaucoup grâce à des facilités que j’ai déjà trop vues et qui m’ont surtout semblé masquer les défauts de l’intrigue (des visions, des pouvoirs surnaturels, un jeu passé/présent). Le jeu passé/présent justement m’a semblé desservir l’intrigue en donnant des clés au lecteur avant qu’elles ne soient révélées aux personnages, ce qui entache le suspense de l’intrigue. Je pense que le problème est surtout que j’ai déjà trop lu ce genre de récits et que j’ai donc beaucoup plus d’attentes qu’avant. Néanmoins, à part le mien, ce roman m’a semblé faire l’unanimité donc n’hésitez pas à le découvrir si vous aimez les enquêtes surnaturelles portées par des personnages atypiques. 

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Voilà donc deux chroniques aux avis opposés, dont je voulais vous dire quelques mots dans un format un peu plus court. Avez-vous lu un de ces romans ? Comptez-vous le faire ?