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« Marques d’esclaves. Tatouages. Cicatrices. Ton apparence ne change pas ce que tu es en ton for intérieur. L’Eglise peut bien te donner un nouveau visage, elle ne peut pas te donner un nouveau cœur. »

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Nevernight, tome 1 : N’oublie jamais
Auteur : Jay Kristoff
Traduction : Sébastien Guillot
Illustration : Jason Chan (broché) / Kerby Rosanes (poche)
Maison d’édition : De Saxus / J’ai Lu
Genre : Fantasy
Nombre de pages : 756
Prix : 19,90 € (broché) / 10,50 € (poche)
Auteur : Jay Kristoff
Traduction : Sébastien Guillot
Illustration : Jason Chan (broché) / Kerby Rosanes (poche)
Maison d’édition : De Saxus / J’ai Lu
Genre : Fantasy
Nombre de pages : 756
Prix : 19,90 € (broché) / 10,50 € (poche)
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SynopsisDans un pays où trois soleils ne se couchent presque jamais, une tueuse débutante rejoint une école d’assassins, cherchant à se venger des forces qui ont détruit sa famille. Fille d’un traître dont la rébellion a échoué, Mia Corvere parvient de justesse à échapper à l’anéantissement des siens. Livrée à elle-même et sans amis, elle erre dans une ville construite sur les ossements d’un dieu mort, recherchée par le Sénat et les anciens camarades de son père. Elle possède un don pour parler avec les ténèbres et celui-ci va la mener tout droit vers un tueur à la retraite et un futur qu’elle n’a jamais imaginé. À 16 ans, elle va devenir l’une des apprentis du groupe d’assassins le plus dangereux de toute la République : L’Église rouge. La trahison et des épreuves l’attendent dans les murs de cet établissement où l’échec est puni par la mort. Mais si elle survit à cette initiation, elle fera partie des élus de Notre-Dame du Saint-Meurtre, et elle se rapprochera un peu plus de la seule chose qu’elle désire : la vengeance.

J’ai tendance à plutôt m’éloigner des sorties des éditions De Saxus, mais Nevernight est une trilogie dont j’attendais depuis longtemps la traduction et que je ne me sentais pas capable de lire en anglais (sûrement à tort, je m’attendais à un style d’écriture nettement plus compliqué). Après encore un peu de temps pour trouver le premier tome d’occasion, j’ai enfin pu me lancer dans cette dark fantasy qui nous emmène aux côtés de Mia dans une école d’assassins.
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Et on peut dire que le voyage a mal commencé, car j’ai trouvé le début relativement mauvais, il faut bien dire les choses. Si le chapitre qui ouvre le roman est réussi et met très bien dans l’ambiance sombre et vengeresse que sera le récit, la suite et notamment la mise en place de l’univers est assez maladroite. L’auteur peine à donner les bonnes explications et nous submerge plutôt d’informations inutiles sous formes de très nombreuses notes de bas de page. Personnellement, j’apprécie l’utilisation des notes de bas de page, et ce n’est pas tant leur nombre que leur utilisation qui m’a dérangée. L’auteur s’en sert en effet pour donner plein d’informations (inutiles) sur son univers au lieu de créer un véritable worldbuilding. Il en résulte un univers très pauvre avec un minimum d’informations disséminées dans le récit et plein de petits détails dans les notes de bas de page qui auraient pu fonctionner s’ils s’accompagnaient d’un univers plus développé, mais qui seuls ne passionnent pas et cassent même le rythme du récit. De plus ce début s’accompagne de deux belles incohérences sur l’univers que l’auteur nous sert avec un formidable aplomb. De manière générale ce début de tome m’a donné le sentiment d’une mise en place très poussive pour nous emmener jusqu’à cette fameuse école d’assassin, le tout servi par un auteur s’écoutant beaucoup trop parler. Il faut attendre à peu près 200 pages pour que le récit gagne en solidité et que les choses vraiment intéressantes commencent.
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Car une fois arrivé dans l’école d’assassins, l’intrigue prend enfin de l’ampleur et nous offre un récit sombre à souhait. J’ai beaucoup aimé le fait que l’auteur ne prenne pas de pincettes, il ose proposer un univers vraiment noir, dans lequel on ne laisse aucun répit aux personnages. Les professeurs n’ont aucun scrupule à tuer, blesser ou torturer leurs élèves. Ceux-ci sont évalués dans leur capacité de voler, de se battre, d’élaborer des poisons ou encore de découvrir les secrets les mieux cachés. Une compétition acharnée s’engage entre eux, et il n’est pas étonnant que très vite certains élèves se fassent mystérieusement assassiner. Ce mystère s’ajoute au quotidien assez mouvementé de Mia, une héroïne que j’ai appréciée, car elle n’est pas au-dessus des autres. Pourtant Mia possède une faculté particulière que je vous laisse découvrir et qui, sur le papier, aurait pu très facilement l’avantager. Jay Kristoff ne tombe pas dans ce travers et nous offre une héroïne qui n’est pas meilleure que les autres et qui doit se battre pour réussir. Bien sûr c’est une tueuse, comme tous les autres personnages, et elle a donc une moralité questionnable, mais c’est assumé et ça ne m’a pas semblé glorifié.
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Il faut avouer que je suis très bon public avec les récits de dark académia et je ne peux pas dire que je n’ai pas passé un bon moment avec cette lecture. L’écriture simple et dynamique de Jay Kristoff en fait un bon page-turner, l’auteur dose très bien la tension et le mystère et propose de bons retournements de situation quand il le faut. J’ai apprécié les personnages, les relations amour-haine qui se tissent entre eux, leur background qui permet de mieux comprendre leurs choix, bien que tous soient à peu près animés par la même chose : la vengeance. Malgré tout l’auteur ne m’aura pas complètement emmenée avec lui et je n’ai pas pu m’empêcher de voir tous les défauts du roman au fur et à mesure de la lecture. Il faut avouer que l’intrigue en elle-même ne propose rien de révolutionnaire et manque cruellement d’un worldbuilding solide. J’ai été également très énervée par un évènement se produisant à la fin de ce premier tome qui est complètement incohérent vis-à-vis du personnage en question et m’a fait penser que l’auteur n’assumait finalement pas l’atmosphère sombre de son récit jusqu’au bout. Les retournements de situation qui suivent cet évènement sont malgré tout très réussis et rattrapent les choses, mais ils font bien comprendre que l’auteur a fait le choix délibéré d’apporter une incohérence uniquement pour nous emmener là où il le souhaitait. C’est dommage de terminer le récit avec une note aussi décevante alors que l’auteur aurait pu nous emmener exactement au même point tout en gardant la cohérence de son intrigue. Finalement, je pense que ce qui a le plus pêché avec cette lecture, c’est qu’on ressent beaucoup trop la patte de l’auteur. Difficile de croire que les personnages agissent selon leurs propres choix quand l’aura de l’auteur est aussi présente dans le récit.
Malgré un début de premier tome poussif et maladroit, Jay Kristoff propose à partir de 150-200 pages un récit de dark academia sombre à souhait tout en mettant en scène des personnages convaincants. Bien qu’ils soient tous poussés par la vengeance, les personnages sont facilement différenciables et leurs ambitions se jouent de manière différente leur donnant une sorte de fragilité humaine malgré leurs agissements. Ce premier tome souffre tout de même d’un manque de worldbuilding et la présence de l’auteur sur les agissements des personnages se fait trop ressentir apportant des incohérences. Cependant Nevernight reste une lecture fluide et addictive avec une tension bien gérée et de bonnes péripéties qui en font un très bon divertissement.
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De mon côté, cette série a été un véritable coup de cœur et je te remercie pour cet avis plus nuancé mais non moins intéressant à découvrir. D’autant plus que finalement, malgré les défauts des prémices et de la finité de ce premier tome, l’auteur est parvenu à te faire vivre un assez agréable moment de lecture.
Concernant les notes de bas de page, j’ai trouvé le choix percutant et assez innovant et j’ai eu l’impression de réaliser deux lectures à la fois, celle du premier tome et celle d’une sorte de codex drôle et plein d’humour.
Du coup penses-tu quand même t’attaquer aux autres volets ?
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Je ne sais pas du tout, mais pour l’instant ce n’est pas ma priorité !
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Tellement blasée des romans qui mettent 200 pages à devenir intéressant 😅 si je m’ennuie je ne vais pas aussi loin et tant pi. Désolée que ça n’ait pas été la lecture que tu attendais finalement !
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Mince, j’ai lu ce premier tome et je ne vois pas de quel évènement de la fin tu parles.
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Je peux t’envoyer un message si tu ne vois pas mais je parle du test final marque la fin de sa scolarité !
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Ah oui je vois. Tu parles de la décision qu’elle prend pendant ce test?
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Oui exactement !
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