[Chronique] Sous la brume, de Yann Bécu

Imaginez une technologie capable de repêcher des sons dans les Objets du passé… Le papyrus Jarf recracherait des pistes audios millénaires : entre Tourah et Gizeh, on entendrait les voix des Égyptiens chargés d’alimenter en pierres la future pyramide de Kheops… Les céramiques mycéniennes nous ouvriraient les portes dérobées de la Grèce antique… Des pans entiers de l’histoire romaine jailliraient des innombrables poteries samiennes… Quel latin ont parlé les romains du Ier siècle avant notre ère ? Qu’a chanté le petit peule au sujet d’Antoine et Cléopâtre ? Qu’ont murmuré les potiers de Pompéi juste avant l’éruption du Vésuve ?
Où qu’on se penche, les possibilités seraient prodigieuses…
En 2090, cette technologie existe. Elle se nomme POSEIDON®…
Et elle cache un terrible secret.

Lire la suite

[Chronique] A présent vous pouvez enterrer la mariée, d’Oren Miller

a present vous pouvez enterrer la mariée

«-  Je ne suis pas sûr d’aimer la nouvelle décoration, jugea t-il en détaillant du regard les impacts de balles dans les murs et les meubles, ainsi que l’énorme auréole brunâtre sur le parquet clair.
– Vous êtes allergique au changement, c’est normal. Georges ? Veuillez nous apporter quelque chose à boire.
– Bien, Monsieur. Vous avez reçu un paquet. Je l’ai posé sur le fauteuil, car il n’y a plus de bureau.
– Excellent esprit d’adaptation, Georges. »

[Chronique] Célestopol 1922, d’Emmanuel Chastellière

Celestopol
 
« On disait qu’il se passait parfois des choses insolites à Célestopol. Après tout, la cité ne se trouvait pas sur Terre, mais bien sur la lune. On racontait que l’un pouvait entendre des voix étranges sur les canaux ; certains auraient pu jurer avoir vu des automates se comporter comme des humains. Et même que l’on pouvait confier son cœur amoureux à des mains de fer, sous la coupole de verre de la cité. »

[Chronique] Les bras de Morphée, de Yann Bécu

les bras de morphée

« J’insiste, c’est une méprise, je bémolise, je m’aplatis, je me rétracte. Il secoue la tête comme je l’ai fait mille fois face à un élève pris à tricher, et s’éloigne en soupirant. Je viens probablement d’échapper à une baffe pédagogique d’anthologie. À retenir : ne pas sous-estimer les abrutis. Ils restent nos lointains cousins. »

[Chronique] Carne, de Julia Richard #PLIB2020

 
 –

Carne

« J’attrape mon téléphone au fond de ma poche. J’ai les doigts noirs d’hémoglobine, mais tant pis. Pas d’appel en absence. Ma femme et mon fils dorment, et j’ai un cadavre sur les bras. La ville entière roupille pendant que je vais devoir me débarrasser du corps. La totalité du pays pionce, et je l’ai planqué dans un buisson en attendant de creuser une tombe. C’est dingue. Et je vais même pas pouvoir le raconter à mes collègues demain. »

Lire la suite