[Chronique] J’agonise fort bien, merci. d’Oren Miller

J'agonise fort bien merci

« Vous ne posez jamais les vraies questions. Je pense qu’un jour vous ne vous êtes pas remis d’une réponse. Les questions sont comme des insectes dégoûtants. On les écrase ou on les évite. »


J'agonise fort bien merci
 
J’agonise fort bien, merci.
Autrice :
Oren Miller
Illustration : Emile Denis
Éditeur : L’homme sans nom
Genre : Polar/Thriller
Date de parution  :  14 avril 2016
Nombre de pages : 417
Prix : 19,90 €
 
Synopsis
Sainte-Marie-La-Grise. Son cadre exceptionnel près de la côte d’émeraude en fait une destination de vacances des plus prisée. De magnifiques paysages, un mystérieux folklore breton et des morts qu’on a aidés à trépasser raviront les plus aventureux d’entre vous.
Profitez de l’hospitalité chaleureuse des habitants qui sauront vous mettre à l’aise.
Afin d’apprécier pleinement votre séjour, veillez cependant à respecter trois règles :

1.Ecoutez toujours les murmures de ceux que vous ne voyez pas.
2. Gardez-vous des créatures sinistres qui frappent avant d’entrer.
3. Soyez sage. Très sage.
 

MON avis

J’agonise fort bien, merci est le premier tome d’une saga de livres compagnon réunissant pour l’instant 3 volumes. Chaque tome correspond à une nouvelle enquête des deux personnages principaux : Evariste Fauconnier et Isabeau Le Du.

Bienvenue à Sainte-Marie-La-Grise !

Ce premier tome se déroule dans le petit village de Sainte-Marie-La-Grise en Bretagne dans les années 1950 et débute par la mort d’une femme très riche, Catherine Lozac’hmer. Etant donné la densité de son patrimoine, son notaire Evariste Fauconnier et son tout nouvel assistant Isabeau Le Du vont se rendre sur place pour gérer la succession. Mais Evariste qui était très proche de Catherine et les enfants de cette dernière vont commencer à se demander si sa mort était vraiment naturelle… 

J’agonise fort bien, merci semble donc être au premier abord un polar tout à fait classique, mais ça serait bien mal connaître Oren Miller et sa plume acerbe que de penser ça. Le roman est en effet porté par un duo de personnages haut en couleur et très stéréotypés, mais dans le bon sens du terme puisque cela fait toute l’originalité et la puissance du duo. Evariste et Isabeau possèdent un charisme et une passion commune pour le cynisme et une répartie phénoménale qui rend les dialogues piquant et incisifs ! Chaque scène dans lesquelles ils vont interroger les proches de Catherine sont savoureuses et prennent toujours un tour inattendu le tout dans une ambiance nébuleuse. Car Oren Miller mêle à son enquête le folklore breton nous perdant entre réalisme et légendes. Elle joue avec la présence réelle ou imaginée du petit peuple, une croyance très ancrée dans le village de Sainte-Marie-La-Grise allant jusqu’à faire tourner la tête du lecteur et des deux enquêteurs. L’autrice créé ainsi une atmosphère brumeuse à son récit qui correspond très bien à l’intrigue avec son enquête qui cherche à percer tous les mystères du petit village et de son étrange orphelinat. 

Une enquête bien menée 

L’intrigue prend son temps à s’installer, Oren Miller prenant grand soin de bien installer son décor et l’ambiance du récit à l’aide d’une narration riche en descriptions. J’ai aimé le fait de trouver ici une écriture beaucoup plus travaillée que ce que l’on trouve habituellement dans le genre du polar/thriller. Cela rend l’intrigue un peu plus lente et ne fait pas de ce roman un page turner, mais permet de nous immerger complètement dans cette Bretagne des années 50 et de nous familiariser avec la mentalité de l’époque.  

Bien heureusement, Oren Miller gère très bien son intrigue en conservant beaucoup de suspense tout au long du récit. Evariste m’a un peu fait penser à Hercule Poirot dans sa manière de déduire les choses à partir de tous petits détails et d’avoir une longueur d’avance sur tout, même sur le lecteur. Ainsi même quand le personnage fait des déductions, il n’en informe ni Isabeau ni le lecteur, mais fait comprendre qu’il a une piste, ce qui donne très envie de comprendre ce qu’il a découvert. Les nombreux dialogues entre les personnages paraissent d’ailleurs extrêmement mystérieux puisqu’ils reposent souvent sur des non-dits et les nœuds de l’intrigue ne sont pas si faciles à démêler. 

J’agonise fort bien, merci possède également une ambiance assez sombre avec plusieurs meurtres assez violents et décrits de manière très graphique ainsi que des thématiques difficiles. Cette ambiance sombre est contrebalancée par l’humour extrêmement présent et le côté plus léger du folklore breton bien que le petit peuple ne semble pas si amical que ça ! Finalement, même si l’enquête prend un tour assez surréaliste dans le déroulé des évènements, elle est très agréable à suivre grâce à son ambiance et à ses personnages sympathiques. Le côté surréaliste est surtout dû au fait que l’autrice a voulu construire une enquête complexe avec des révélations surprenantes et un nombre limité de personnages. Mais cela fonctionne bien puisque l’intrigue est assez bien ficelée pour qu’on ne puisse pas tout comprendre trop rapidement et, même si l’on devine certaines choses, elle possède son lot de surprises et de rebondissements !


Conclusion


J’agonise fort bien merci est le premier tome d’une saga mettant en scène un duo de notaires, Evariste et Isabeau, dans différentes enquêtes. Ces deux personnages sont le point fort de ce récit tant ils brillent par leur charisme et leur passion commune pour le cynisme. Cela donne des répliques savoureuses et des dialogues d’une répartie cinglante ! Ils mènent leur enquête dans la petite ville bretonne de Sainte-Marie-La-Grise dans les années 1950, un endroit où règne une ambiance nébuleuse et où les croyances liées au folklore breton sont fortement ancrées. Oren Miller joue ainsi entre réalisme et légende afin de troubler nos notions de rêve et de réalité. Cela accentue l’étrangeté des évènements qui ont lieu dans cette ville et contribue au suspense du récit. L’intrigue principale qui est une enquête sur plusieurs meurtres est très bien ficelée. Le récit possède un ton parfois très sombre avec des meurtres décrits de manière très graphique et des thématiques difficiles ainsi qu’un côté un peu surréaliste. Malgré tout, ce roman est très agréable à lire, un bon divertissement très riche en rebondissements !

TB lecture

D’autres avis : Chut maman litElhyandraBlackwolfLianneCallysseL’imaginaerum de Symphonie – ?

8 réflexions sur “[Chronique] J’agonise fort bien, merci. d’Oren Miller

  1. Yuyine 19 mai 2021 / 8 h 14 min

    J’ai adoré ce livre et tous les autres de la série par ailleurs! J’aime énormément le charisme des personnages (Evariste ♥) et le ton à la fois sombre, piquant et envoûtant de l’autrice !

    Aimé par 1 personne

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