
« On a beau ne posséder que très peu, il se trouvera toujours quelqu’un pour vous envier. La pauvreté et la simplicité ne vous protègent pas de l’avidité des autres. Si tu ne possèdes plus rien, on peut toujours te voler ton corps et te réduire en esclavage. »

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Les aventuriers de la mer – Intégrale 2
Autrice : Robin Hobb
Traduction : Véronique David- Marescot
Illustration : Johann Blais
Maison d’édition : J’ai Lu
Genre : Fantasy
Nombre de pages : 889
Prix : 18,70 €
Autrice : Robin Hobb
Traduction : Véronique David- Marescot
Illustration : Johann Blais
Maison d’édition : J’ai Lu
Genre : Fantasy
Nombre de pages : 889
Prix : 18,70 €
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Synopsis
Dispersés, les membres de la famille Vestritt affrontent les épreuves les plus imprévisibles : la capture de La Vivacia par des pirates dirigés par un chef impitoyable, le capitaine Kennit, qui rêve de devenir leur roi, l’embarquement de l’intrépide Althéa sur L’Ophélie, le sacrifice de la jeune Malta prête à s’unir avec un habitant du Désert des Pluies, l’invasion désastreuse du pays par les Nouveaux Marchands et leurs esclaves. Seules et recluses pour gérer les vestiges de leurs propriétés, Ronica et Kef ria se rongent les sangs en assistant, impuissantes, à l’inéluctable décadence de leur glorieuse maison. Le réarmement de Parangon, le navire fou échoué pendant des années sur un banc de sable et lancé à la reconquête de La Vivacia, permettra-t-il de contrer ce destin adverse ?

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Cette intégrale correspond au deuxième tome de la série Les aventuriers de la mer selon le découpage VO et regroupe les tomes 4, 5 et 6 du découpage français, à savoir : Brumes et tempêtes ; Prisons d’eau et de bois et L’Éveil des eaux dormantes.
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On reprend donc les aventures de la famille Vestritt là où elle se sont arrêtées dans le tome précédent. La situation pour la plupart des personnages s’est un peu améliorée dans le début de cette intégrale, si ce n’est celles de Kyle et de Hiémain. Ce sont les points de vue les plus intéressants de ce début d’intégrale dans le sens où ce sont eux qui amènent de la tension dans le récit. Les autres points de vue sont plus calmes, car Robin Hobb prend le temps de redistribuer toutes les cartes et de relancer son intrigue. On assiste ainsi aux retrouvailles entre Althéa et sa famille ainsi qu’à l’évolution de Malta. Si je détestais ce personnage dans la première intégrale, il faut avouer qu’elle possède une belle évolution dans ce tome et qu’elle commence à prendre une place capitale dans l’intrigue. En réalité, il y a moins de personnages détestables dans ce deuxième tome, ce qui peut à la fois être un point positif et un point négatif. J’adorais détester les personnages dans le premier tome et j’ai donc ressenti moins de montagnes russes émotionnelles à la lecture de ce deuxième tome. Cependant, le fait qu’il n’y ait pas de réel antagoniste rend les enjeux d’autant plus forts et intéressants. On s’attache tout autant à des personnages qui vont être amenés à s’affronter, ce qui promet un troisième tome riche en émotions. Robin Hobb maîtrise vraiment la construction de ses personnages et réussit encore une fois à leur donner une véritable âme. On comprend aisément leurs choix qui sont toujours en adéquation avec leur caractère et la situation. Cela se ressent par exemple à travers le personnage du pirate Kennit. S’il semblait immoral et sanguinaire à première vue, c’est un personnage bien plus profond, qui peut agir de manière honnête et généreuse, mais pas forcément pour les bonnes raisons. L’évolution de sa relation avec Hiémain est touchante et réussit à nous faire apprécier ce personnage.
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Les deux premiers tomes du découpage français sont donc plus calmes et peut-être un peu plus prévisibles pour mieux mettre en place les nombreux enjeux de la suite. Mais il s’agit du calme avant la tempête. L’intrigue prend vraiment son envol dans le tome 6 du découpage français L’Éveil des eaux dormantes qui correspond à 40% cette intégrale. On y retrouve alors l’atmosphère de la première intégrale : la tension qui monte crescendo, les nombreux rebondissements rendant le roman difficile à lâcher. Robin Hobb réussit vraiment à nous mener dans des directions auxquelles on ne s’attend pas. Les héros du début ne sont pas forcément ceux de maintenant. Certains se révèlent et tous prennent des chemins inattendus. L’autrice exploite vraiment tous ses personnages, leur donnant à chacun une voix et leur offrant la possibilité d’avoir un réel impact dans le récit.
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Et si les personnages sont encore étoffés dans ce tome, c’est aussi le cas de l’univers. Robin Hobb nous emmène dans de nouveaux lieux tous plus immersifs les uns que les autres. On découvre notamment le désert des pluies et la cité des anciens. Il y a peut-être moins de voyages en mer, mais c’est pour mieux exploiter le contexte géopolitique de l’univers qui continue à se complexifier. Et surtout Robin Hobb nous offre d’incroyables révélations sur les éléments les plus mystérieux du récit : les vivenefs ainsi que les étranges serpents géants qui parcourent les mers dans un but encore difficile à comprendre. La magie est ainsi plus présente dans ce tome et ces premières révélations ainsi que tous les éléments mis en place dans cette deuxième intégrale promettent un troisième tome épique et très riche en émotions.
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Conclusion
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Si j’ai été un peu moins investie émotionnellement dans cette deuxième intégrale du fait de son rythme plus calme et de l’absence de réels antagonistes, j’ai tout de même été ravie de retrouver tous les personnages. Robin Hobb prend le temps de redistribuer toutes ses cartes et de replacer ses pions dans la première moitié de l’intégrale pour nous offrir une deuxième moitié riche en tension, en rebondissements et en surprises. Elle continue d’exploiter au maximum tous ses personnages qui prennent des places et des chemins inattendus et étoffe encore son univers nous emmenant dans de nouveaux décors et nous proposant de révélations très intéressantes.
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Une réflexion sur “[Chronique] Les aventuriers de la mer [2], de Robin Hobb”