
« Lorsqu’on se contente de l’observer, la mort violente est une tapisserie de souillure, de tristesse et de confusion. Mais pour ceux d’entre nous qui goûtent au Festin, la mort peut être un sacrement. »

–
L’échiquier du mal – Format Intégrale
Auteur : Dan Simmons
Traducteur : Jean-Daniel Brèque
Illustration : Nicolas Caminade
Éditeur : Pocket
Genre : Thriller Fantastique
Nombre de pages : 1200
Prix : 15 € (broché)
Auteur : Dan Simmons
Traducteur : Jean-Daniel Brèque
Illustration : Nicolas Caminade
Éditeur : Pocket
Genre : Thriller Fantastique
Nombre de pages : 1200
Prix : 15 € (broché)
–
Synopsis
Dans les replis du pouvoir se cachent une poignée d’êtres qui jouissent du Talent. Dans l’ombre, ils murmurent à l’oreille des puissants, déclenchent des guerres et tuent sans se salir les mains. Des vampires psychiques qui se livrent à une partie d’échecs barbare où les hommes ne sont que des pions. Saul Laski a été l’une de leur victime, en 1942, alors qu’il se trouvait dans un camp d’extermination. Il a réussi à fuir, marqué dans sa chair et son esprit par l’expérience de la Talent, et s’est juré de retrouver son bourreau, l’Oberst. Après quarante ans de traque, des meurtres inexpliqués en Caroline du Sud le mettent enfin sur la piste de l’ancien nazi. Accompagné de Natalie Preston, une jeune femme à la recherche des assassins de son père, il n’a jamais été si près du but.
Mais les marionnettes peuvent-elles rompre leurs fils ?

Bienvenue dans les tréfonds de la noirceur de l’âme humaine.
L’échiquier du mal est l’une des œuvres majeures de Dan Simmons. Paru en 1989, ce thriller fantastique et horrifique a remporté les prix Bram Stoker (1989), British Fantasy (1989) et Locus (1990). Cette œuvre est divisée en trois livres qui sont présents dans cette intégrale, que l’on peut considérer comme des tomes ou simplement comme des parties d’une immense fresque de presque 1200 pages.
L’échiquier du mal regroupe en ses pages tous ce que l’être humain peut faire de pire. Dan Simmons frappe fort avec ce roman percutant dans lequel une poignée d’individus possèdent le terrible pouvoir de contrôler par la pensée d’autres êtres humains. Ces « vampires psychiques » ont transformé ce pouvoir qu’ils nomment « le Talent » en un jeu pervers, utilisant les humains comme des marionnettes pour se divertir. Il y a plusieurs types de vampires psychiques, mais tous utilisent leur Talent pour faire le mal. Saul Laski a été confronté pour la première fois à l’un d’entre eux, l’Oberst, dans un camp d’extermination lors de la Seconde Guerre mondiale. Le récit de cet évènement est glaçant tant Dan Simmons recréé à la perfection l’atmosphère des camps. Il se place au plus proche de la réalité rendant son récit d’autant plus réaliste et percutant. Au cours des 1200 pages, on suivra Saul Laski dans sa quête de vengeance. Son destin le mènera, quarante ans plus tard, sur la route de Natalie Preston et du shérif Bobby Joe Gentry qui vont le rejoindre dans sa traque de l’Oberst et des autres vampires psychiques.
Si le premier livre de L’échiquier du mal est introductif, il n’en est pas moins réussi que les deux suivants. Dan Simmons introduit ses personnages et les entraîne dans des jeux de pouvoir démentiels qui dépassent tout ce qu’on peut imaginer. L’auteur construit un univers très complexe avec une multitude de personnages qui sont les pions d’un immense échiquier. Je trouve d’ailleurs que le titre français a été extrêmement bien trouvé (le titre anglais est Carrion Comfort) et représente exactement l’atmosphère du roman. Le jeu d’échec a en effet une place importante dans le récit, tout comme tout ce qu’il peut représenter.
Dan Simmons alterne les points de vue, n’hésitant pas à nous emmener dans la tête des vampires psychiques et à nous prendre comme témoin de leurs actes immoraux. Si la violence est déjà présente dans le premier livre, elle monte en puissance au fil des pages jusqu’au grand affrontement final qui obligera les personnages – ceux qui sont encore vivants – à faire tous les sacrifices et à remettre en question ce qu’ils sont et leur moralité. Autant dire que lire la première page du roman, c’est plonger dans 1200 pages de violence extrême, sans beaucoup de moments de répit. La plume de Dan Simmons est extrêmement fluide, et les pages se tournent avec une facilité déconcertante. L’action est toujours au rendez-vous et les rebondissements sont menés d’une main de maître rendant le récit toujours très palpitant. J’ai ressenti une petite lassitude pendant le troisième tome surtout par envie de connaître le dénouement de toute l’histoire. La violence qui se dégage du récit devient en effet de plus en plus étouffante et les actions des personnages sont si révoltantes qu’on arrive avec soulagement au dénouement. On peut bien heureusement se rattacher aux trois personnages principaux, Saul, Natalie et Gentry que l’auteur a très bien su construire, prenant le temps de développer leur passé, leur histoire et leur personnalité, les rendant très attachant. Néanmoins, comme on le découvre vite à nos dépends, mieux vaut ne pas trop s’attacher aux personnages de ce roman…
Ainsi L’échiquier du mal est un roman coup de poing, un thriller malsain et glaçant de réalisme qui offre une réflexion très poussée sur le pouvoir et la corruption. Si certains éléments sont un peu datés du fait de sa date de publication, le récit dénonce des choses universelles qui sont tout autant d’actualité aujourd’hui comme le racisme, le sexisme, la xénophobie et bien sûr l’antisémitisme à travers le personnage principal de Saul et de la thématique des camps d’extermination. Le monde et la société dépeints sont à peu près semblables à celle que l’on connaît même si les choses ont forcément un peu évolué (pas forcément de manière positive d’ailleurs). Malgré les aspects fantastiques, on retrouve réellement le reflet de notre société, les vampires psychiques représentant les puissants de ce monde tirant les ficelles sans même que l’on s’en aperçoive. Bref L’échiquier du mal est une critique particulièrement réussie de notre société, une réflexion sur la violence et la corruption qui a toujours fait partie de l’essence de l’être humain.

Je remercie les éditions Pocket pour l’envoi de ce roman en service presse
Un excellent roman, en effet, malgré les thèmes évoqués.
(et merci pour le lien)
J’aimeAimé par 1 personne
Avec plaisir ! Oui il faut avoir le cœur bien accroché mais ça vaut le coup.
J’aimeAimé par 1 personne
Une très belle chronique ! Cela fait longtemps que je souhaite découvrir l’auteur et ton avis sur L’échiquier du mal donne vraiment envie de commencer par là 😊
J’aimeAimé par 1 personne
Oh j’en suis ravie ! J’ai aussi commencé à découvrir cet auteur par ce roman et ça me donne vraiment envie d’en lire d’autres !
J’aimeAimé par 1 personne
Belle chronique pour un excellent roman, il faut juste avoir le coeur bien accroché pour le lire !
J’aimeJ’aime