
–« Je ne suis pas un monstre, Révérend. Bien sûr, j’espère que personne ne mourra et je ferai de mon mieux pour l’éviter… mais si une poignée d’entre eux doit mourir pour accomplir la destinée de Karimon, leurs héritiers n’en récolteront que plus tôt les bénéfices. »

Auteur : Mike Resnick
Traducteur : Luc Carissimo
Illustration : Zariel
Éditeur : ActuSF
Genre : Science-fiction
Date de parution : 1998 (éditions Denoël) / 9 juillet 2021 (poche)
Nombre de pages : 376
Prix : 9,90 €
Synopsis
« Tant que vivra l’arbre de Jalanopi, les Tulabétés seront prospères. » Tel était le proverbe selon lequel vivainet les habitants de Karimon, une race primitive d’origine reptilienne, lorsque débarquèrent les premiers humais – Explorateurs, chasseurs, missionnaires -, et à leur suite d’autres hommes qui ne songeaient qu’à une chose : s’approprier les richesses de la planète. Aussi est-ce au roi Jalaponi, qui a vu clair dans leur jeu et qui est bien décidé à se montrer plus malin qu’eux, que revient le soin de traiter avec les nouveaux arrivants : de simples mortels ayant comme tout le monde des ennemis dont on peut se servir contre eux… du moins pendant un temps…

Purgatoire prend place sur la planète de Karimon où vit les Tulabétés un peuple reptilien de manière assez primitive, sans technologie ni exploitation des ressources notamment minières de la planète. Planète qui a pourtant un riche potentiel et va devenir la nouvelle cible de Violette Jardiner, une femme d’affaire, spécialiste dans la colonisation de planètes et qui a un unique rêve : l’expansion de l’Empire humain. Grâce à des magouilles politiques et économiques, les humains vont peu à peu faire main mise sur Karimon au détriment des Tulabétés et autres peuples qui ne possédaient pas les armes pour lutter contre cet envahisseur, même s’ils lui ont donné du fil à retordre.
Le récit se déroule sur des centaines d’année de manière à donner une vision globale sur la manière dont les humains ont difficilement colonisé Karimon et les conséquences sur le long terme de cette colonisation. Dès le départ, les parallèles entre le récit et notre propre histoire sont flagrants et, si on creuse un peu, on peut même deviner quelques figures historiques ayant inspiré certains personnages. Ainsi, même si le récit se déroule dans une dimension bien plus vaste que la nôtre avec cette conquête de l’espace par les humains, il est glaçant de réalisme. Les enjeux politiques, économiques, sociétaux sont extrêmement bien retranscris à tout moment du récit et sous différents points de vue. Ainsi l’intrigue s’attarde à la fois sur le point de vue des humains, les enjeux qui se cachent derrière la colonisation de la planète, et celui des Tulabétés et parfois d’autres peuples de Karimon. On les voit réagir à l’influence humaine, au fil du récit ils se révoltent, se soumettent et s’adaptent. Le roman reste assez nuancé dans le sens où il montre de manière assez claire les conséquences négatives, mais aussi positives de la colonisation humaine sur Karimon, car des choses positives il y en a eu, même si la conclusion générale du récit est assez sombre.
Ainsi, le sentiment général qui ressort de cette lecture reste celui d’un grand gâchis et en ce sens la lecture n’est pas toujours facile. L’auteur dépeint avec un réalisme malheureux la noirceur de l’âme humaine, et ce n’est pas toujours agréable que de voir l’humain exploiter tout ce qui peut l’être. L’expression « la fin justifie les moyens » est particulièrement pertinente et colle parfaitement bien avec ce texte. Néanmoins, il est utile de traverser les scènes difficiles et de découvrir ce roman pour son côté très instructif et les messages qu’il fait passer. Ainsi, même si l’on ne s’intéresse pas à l’Histoire de l’Afrique et à la colonisation, le roman n’a rien de rébarbatif et se lit très facilement grâce à une intrigue sans temps mort qui pose les bonnes questions. Même si les parallèles avec notre Histoire sont très présents, on peut donc très bien lire ce roman en omettant cette dimension historique et en prenant le texte simplement au premier degré. Le récit sera tout autant intéressant pris sous cet angle et fera passer les mêmes messages sur l’exploitation d’un peuple et la transformation de la nature par l’Homme. Je vous encourage donc à découvrir cet excellent roman que l’Histoire de l’Afrique vous intéresse ou non et que vous ayez envie de creuser ou non le sujet suite à sa lecture.
Conclusion

Je me souviens avoir été scotchée par paradis, je ne m’attendais pas à une telle richesse. Du coup il est certain que je vais lire celui là, encore plus vu ce que tu en dis 🙂
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Ah je ne savais pas que tu avais lu Paradis, mais oui ça vaut le coup de continuer je pense 😀
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Bah c’est arrivé drôlement, actusf m’a envoyé deux sp papier dont un que j’avais demandé en numérique, et celui là. Y’a eu un cafouillage mais il était là donc je l’ai lu… Et j’ai bien fait 🤷♀️
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C’est vraiment une très grande qualité d’être aussi bon en tant que pur récit qu’en tant que réécriture de notre Histoire, c’est si dur à faire. Faut vraiment que je lise celui-ci et « Paradis ».
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Oui c’est très impressionnant effectivement !
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