« Que faisions-nous là, à nous extasier devant les arcades des portiques, le frises pleines de fantasies et les perspectives en trompe-l’œil, alors qu’un meurtrier rongé de désespoir rôdait quelque part dans la foule, le goût du sang sur es lèvres métalliques ? »

Auteurs : Fabrice Colin & Mathieu Gaborit
Illustration : Noëmie Chevalier
Éditeur : Bragelonne
Genre : Science-fiction
Année de parution : 1999
Nombre de pages : 408
Prix : 9,90 €
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Synopsis
Paris, 1899… L’industrie, portée par la force de l’Éther, a révolutionné le monde. Le ciel bourdonne de machines volantes, les automates sont partout qui agissent au service des hommes, hommes qui communiquent entre eux par téléchromos d’un continent à un autre. Dans cette ville moderne où s’ouvre une éblouissante Exposition Universelle, une jeune comédienne, Margo, aidée de son frère psychiatre, enquête sur la mort mystérieuse de son ex-maîtresse et d’un singulier personnage créateur de robots…
Confession d’un automate mangeur d’opium est un roman steampunk qui se déroule à Paris en pleine exposition universelle. Le récit alterne les points de vue de Théo et Margo, un frère et une sœur qui vont se retrouver dans une étrange affaire suite à la mort étrange d’une de leur amie.
Un univers steampunk très bien décrit
L’un des gros points forts de ce roman est la représentation steampunk de Paris qu’on réalisée les deux auteurs. Avec des plumes extrêmement visuelles, ils déploient un univers rempli de machines volantes et d’automates fonctionnant à partir d’un matériau nommé éther. S’il n’est pas vraiment expliqué ce qu’est exactement l’éther, il semble être bien différent du composé chimique que l’on connaît aujourd’hui, puisqu’il est le carburant qui donne vie aux automates. Et les automates de ce roman sont particulièrement évolués, certains étant dits « intelligents » et capables de tenir des conversations ou de prendre des initiatives. Le récit nous emmène même à l’intérieur de la fabrique d’automates, un lieu à l’esthétisme très intéressant à la fois fascinant et effrayant.
Une intrigue sympathique, mais des personnages caricaturaux
Fabrice Colin et Mathieu Gaborit nous emmènent dans une aventure foisonnante. L’intrigue est remplie d’action et très entraînante. Elle nous conduit aux quatre coins de Paris sur les traces de divers personnages et notamment d’un automate devenu incontrôlable. Margo et Théo vont être embarqués bien malgré eux dans une histoire qui les dépasse complètement et même se retrouver mêler à des secrets d’Etat qui vont les conduire jusqu’à la table de la Reine Victoria, rien que ça ! Pas le temps donc de s’ennuyer dans ce récit dont le côté grandiloquent ne plaira pas forcément à tout le monde et qui, comme souvent avec les romans d’action, comporte quelques facilités. Cependant le tout reste très divertissant et je ne pense pas que le récit avait la prétention de proposer autre chose qu’un bon divertissement.
Cependant, l’intrigue comporte quelques défauts qui viennent notamment des personnages. Théo et Margo vivent chacun dans des univers bien différents : le premier est aliéniste à l’hôpital Saint Anne quand la deuxième connaît un gros succès en tant qu’actrice. Les auteurs mélangent ainsi le monde du divertissement avec un monde plus scientifique et tombent malheureusement dans un côté un peu caricatural. Même si les deux métiers sont intéressants à suivre à cette époque victorienne, les personnages possèdent des traits de caractère assez peu nuancés. Ainsi le côté actrice de Margo est surjouée et Théo tombe un peu trop dans le cliché du scientifique prêt à tout pour ses recherches au détriment de tout le reste. J’ai également été un peu gênée par la relation des deux personnages qui m’a semblée plus proche d’une relation de couple que d’une relation frère/sœur, ce qui était assez malaisant. Il est difficile donc de s’attacher ou de s’identifier à ces personnages et c’est vraiment dommage car il aurait été aisé de vibrer avec eux étant donné toutes les situations périlleuses qui leur arrivent.
D’un point de vue de l’intrigue elle-même, si j’ai passé un moment de manière générale, deux scènes ne m’ont pas du tout plu et pour moi n’avaient tout simplement rien à faire dans l’intrigue. C’est le genre de scènes complètement gratuites qui n’apportent rien à l’intrigue et qui sont hyper problématiques [spoiler : deux scènes où un personnage se fait embrasser sans son consentement et ça semble normal pour tout le monde]. Heureusement, elles restent assez anecdotiques, mais je préfère le mentionner dans cette chronique, car j’en ai marre de voir ce genre de choses complètement banalisées dans les romans. Finalement, je me demande si le style des auteurs se mariaient bien dans ce récit. J’ai eu l’impression de beaucoup plus apprécier le style de certains chapitres et beaucoup moins d’autres (comme ceux comportant ces deux scènes problématiques) et je me demande si j’ai finalement préféré le style d’un des deux auteurs. Mais difficile à dire puisque je ne sais pas de quelle manière ils se sont répartis l’écriture. Néanmoins, malgré ces bémols, j’ai passé un bon moment avec ce roman, surtout grâce à son univers steampunk très visuel et le fait qu’il m’a ramenée dans des endroits de Paris que je connais très bien !
Conclusion
Confession d’un automate mangeur d’opium est un roman à l’univers steampunk très visuel et bien développé. On s’imagine aisément ce Paris en pleine exposition universelle dont les rues seraient parcourues par des automates et autres machines volantes embrumées d’éther, le carburant utilisé pour les faire fonctionner. L’intrigue est riche et foisonnante et les plumes des deux auteurs offrent un style très fluide pour ce roman d’aventure qui ne laissent pas le temps de s’ennuyer. On suit les personnages de Théo et Margo dans de folles aventures qui auraient pu être plus prenantes si les personnages avaient été moins caricaturaux. Finalement malgré deux petites scènes problématiques, le récit offre quand même un bon divertissement !
C’est un bouquin que j’avais bien aimé, l’objet en lui-même, mais également l’univers.
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Oui l’objet livre et l’univers sont les gros points forts du roman !
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Je ne peux pas dire que j’en garde des souvenirs clairs, mais je sais que j’avais été mitigé moi-aussi. Mon moi du passé a noté que la fin partait un peu en cacahuètes à partir d’une scène peu compréhensible, mais je ne saurais en dire plus. ^^’
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ahah oui je suis d’accord avec ton toi du passé concernant la fin qui part un peu dans tous les sens ! 😅
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bonsoir très bien votre critique avisée mais il faudrait signaler que ce roman date de 1999 ( et non pas de 2018) et s’impose comme un petit classique du steampunk.
Ce qui vous énerve dans les scènes inutiles me chagrine dans les précisions qu’il faudrait donner sur la création gaborit colin c’est déjà loin…..
jean pierre frey
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Bonjour, merci pour la précision, c’est vrai que j’ai mis la date de l’édition présentée ici, mais c’est plus juste de mettre la date de première parution donc j’ai modifié l’article.
Pour les scènes qui m’ont dérangée, j’ai simplement souhaité prévenir les lecteurs qu’on peut les trouver dans le roman, car certains lecteurs sont sensibles à ça quelle que soit l’origine du roman. Et comme je l’ai précisé, cela n’empêche pas d’apprécier la lecture.
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