[Chronique] Le livre qui refusait de brûler, de Mark Lawrence

le livre qui refusait de brûler

Evar a passé toute sa vie prisonnier d’une salle remplie de livres, plus ancienne que les empires, plus vaste qu’une cité.

Livira vivait aux confins de la civilisation, où rôdent les cauchemars et où nul ne se rend. Lorsqu’elle est arrachée à son village, elle se consacre à l’étude des mystères qui irriguent la grande bibliothèque, cœur battant du royaume.

Ils n’étaient pas censés se rencontrer. Dans la bibliothèque, leurs chemins se sont pourtant croisés. Leurs histoires s’entrelacent alors, cœur à cœur, à travers les univers et le temps. Faites de vérité et de mensonges, elles se brouillent et se confondent. Dans ce périple où la connaissance érode les certitudes, la plume a beau être plus puissante que l’épée, elle n’empêchera pas le sang de couler ni les cités de brûler. 

MON avis

Imaginez une immense bibliothèque de la taille d’un monde, univers à part entière dans lequel on déambule aux côtés de Livira ou d’Evar, également accompagnés par un étrange gardien… C’est l’univers dans lequel nous emmène Mark Lawrence pour sa nouvelle trilogie de fantasy. 

Mark Lawrence ne nous prend pas forcément par la main pour découvrir ce monde riche et si vaste qu’il est difficile au premier abord d’en définir les contours. Pourtant Mark Lawrence possède une écriture soignée, assez simple et sans fioriture, mais qui convient parfaitement pour nous conter cette histoire à l’univers dense et aux personnages mystérieux. Il convient donc de se laisser porter par ces personnages à commencer par Evar, un jeune homme qui vit dans cette fameuse bibliothèque. Son quotidien semble assez obscur dans cette bibliothèque où se dressent de mystérieuses portes et où des créatures peuvent à tout instant surgir de nulle part. Obscure, l’est aussi sa relation avec ses étranges frères et sœurs aux facultés surnaturelles et à la personnalité atypique. Avec le personnage d’Evar, Mark Lawrence nous immerge dans un monde inconnu, aux codes pas toujours compréhensibles, mais qu’il est fascinant de découvrir.

Il est plus facile de naviguer dans le roman aux côtés du personnage de Livira qui, comme nous, découvre tout cet univers avec des yeux d’enfants. Livira fait partie d’une communauté vivant dans la poussière, à l’écart de toute ville et civilisation. Elle va être arrachée à cette vie et découvrir la ville et son immense bibliothèque où elle va étudier et consacrer une grande partie de son temps à en percer tous les mystères. J’ai eu un peu de mal avec ce personnage dans les premiers chapitres. Livira est une jeune fille qui n’a pas la langue dans sa poche et que l’on pourrait même qualifier d’effrontée. Mais c’est ce caractère et son intelligence qui vont la conduire jusqu’à la grande bibliothèque où l’on va la voir grandir. Le roman donne une très belle évolution à ce personnage que l’on apprend réellement à connaître au fil des pages et à qui on s’attache irrémédiablement. Sa soif d’aventure et son intrépidité lui permettent de s’aventurer dans le dédale qu’est la bibliothèque et on découvre à ses côtés cet univers aussi fabuleux qu’inquiétant. Comme elle on se prend au jeu de découvrir tous les secrets de la bibliothèque, son histoire, son architecture, ses salles interdites, ses habitants et les livres qu’elle contient. 

Comme on peut s’en douter, nos personnages Livira et Evar vont se rencontrer, plusieurs fois même, mais rien n’est simple dans cette bibliothèque où l’espace et le temps ne fonctionnent pas de la même manière qu’à l’extérieur. De leur rencontre, les personnages vont s’interroger sur leur propre civilisation. Derrière l’émerveillement et l’humour, se cachent des problématiques plus complexes qui mettent au jour un monde marqué par les inégalités qui n’apprend pas de son histoire et reproduit les mêmes erreurs comme un cycle infernal et irrémédiable. Le livre qui refusait de brûler nous propose finalement un texte bien plus politique que l’on pourrait le croire au premier abord dans lequel les thématiques sont amenées avec finesse et habileté sans aucune dose de manichéisme. L’élitisme, le traitement de la différence, l’utilisation du savoir sont quelques thématiques que l’on trouve ainsi abordées dans le roman.

Avec Le livre qui refusait de brûler, Mark Lawrence nous livre un récit aux multiples facettes dans lequel on tourne les pages avec avidité. J’ai été un peu moins convaincue par la dernière partie, la romance qui s’installe de manière trop artificielle à mon goût et le traitement de certaines thématiques qui ne m’a complètement convaincue. Néanmoins, j’ai été émerveillée par cet univers et j’attends avec une certaine impatience de retrouver les personnages dans la suite qui s’annonce très intense en émotions, car la bibliothèque a encore bien des secrets à nous révéler.

très bonne lecture


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Le livre qui refusait de brûler
Auteur :
Mark Lawrence
Traducteur : Claire Kreutzberger
Maison d’édition : Bragelonne
Genre : Fantasy
Publication : 3 juillet 2024
Nombre de pages : 624 pages
Prix : 28 € (relié) / 12,99 € (numérique)

 
 

7 réflexions sur “[Chronique] Le livre qui refusait de brûler, de Mark Lawrence

  1. Avatar de tampopo24 tampopo24 13 octobre 2024 / 20 h 20 min

    En mettant les livres au coeur de son récit, forcément ça ne pouvait que nous tenter. Alors tout n’est pas parfait mais la tentation et l’imagination sont là. J’ai hâte de le découvrir. Il est dans ma PAL de l’automne.

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  2. Avatar de Lullaby Lullaby 16 octobre 2024 / 15 h 53 min

    Gros coup de coeur pour ma part pour ce livre ! Dense, plein de références littéraires, des livres partout, des thèmes qui parlent à mon coeur et la petite touche de romance (je suis un public facile pour ça – team petit coeur tout mou), comme toi j’ai hâte de découvrir la suite !

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