
« Les deux dernières pièces, aveugles, avaient succédé à la première entièrement ouverte sur la ville, mais à la manière d’un aquarium : un monde intérieur artificiel, fabriqué de la main de l’homme, et qui donnait l’illusion d’une fluidité naturelle, d’une évidence tout en maintenant ses visiteurs prisonniers dans leur cage dorée. Peut-être n’était-elle ici qu’un spécimen de plus qu’une divinité observait dans sa déambulation candide. »

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La maison enchantée
Autrice : Agathe Sanjuan
Illustration : Elena Vieillard
Éditeur : Aux Forges de Vulcain
Genre : Fantastique
Date de parution : 04 mars 2022
Nombre de pages : 339
Prix : 20 €
Autrice : Agathe Sanjuan
Illustration : Elena Vieillard
Éditeur : Aux Forges de Vulcain
Genre : Fantastique
Date de parution : 04 mars 2022
Nombre de pages : 339
Prix : 20 €
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SynopsisLa beauté peut-elle sauver le monde ?
Zoé est une jeune femme discrète. Rien ne la distingue des autres, sinon une passion dévorante pour l’art, née à l’adolescence. Montée à Paris, elle entreprend d’abord des études d’histoire de l’art, qu’elle abandonne, persuadée qu’une telle voie détruirait, à terme, son amour des images. Elle finit par trouver un apparent salut dans la collection d’estampes. Mais un jour elle est conviée à visiter une collection privée unique au monde, qui fait son admiration et sa terreur. Ce miroir tendu à son obsession lui en fait voir les dangers et la puissance.

La maison enchantée est le premier roman d’Agathe Sanjuan. Conservatrice-archiviste, elle dirige les archives et la collection d’art de la Comédie-Française. Elle nous fait découvrir son monde dans ce roman, à travers le personnage de Zoé, une jeune fille passionnée par l’art, qui va débuter une collection d’estampes.
À travers la quatrième de couverture, il est difficile de savoir à quoi s’attendre de ce roman. Le titre, enchanteur, laisse présager une dimension onirique voire fantastique au récit, tandis que le résumé évoque plutôt des troubles, puisqu’il est question d’obsession, de terreur. Pendant une grande partie du récit, Agathe Sanjuan nous présente une intrigue très linéaire et conventionnelle. On découvre Zoé, son parcours qui la mène à Paris où elle trouve vite après ses études un travail dans la comptabilité. On la suit en dehors de son travail visiter les galeries d’art, commencer une collection d’estampes et on voit cette passion vite devenir une obsession. Le récit est très centré sur Zoé, il y a peu de personnages secondaires, elle a quelques amis voire relations, mais c’est réellement l’art qui est au centre de sa vie et qui semble finalement mieux la combler que les relations sociales. Elle va d’expositions en expositions, visite des lieux de vente, se renseigne sur les artistes et réaménage même son appartement autour de sa passion. Zoé structure l’entièreté de sa vie par rapport à l’art et ne laisse peu à peu plus la place pour autre chose.
La maison enchantée est un récit à mille lieux de mes lectures habituelles. Si le roman possède une dimension onirique et fantastique qui arrive dans sa seconde moitié, il est écrit à la manière d’un roman de littérature blanche. De plus, le monde de l’art m’est totalement inconnu et j’avoue qu’il ne m’a jamais particulièrement intéressée. Et pourtant Agathe Sanjuan nous emmène avec facilité dans son univers. On ressent sa passion et ses connaissances impressionnantes sur l’art et elle nous les transmet très bien. Je me suis vraiment surprise à apprécier cet univers que je découvrais. De plus, même si on ne partage pas la passion pour l’art du personnage principal, il n’est pas difficile de s’identifier à elle. Après tout, on a tous nos propres obsessions. Beaucoup de lecteurs qui passeront sur cette chronique se reconnaîtront peut-être dans le portrait de Zoé vis-à-vis de leur rapport à la littérature ou à d’autres domaines. Agathe Sanjuan propose ainsi une réflexion assez bienveillante sur notre esprit de collectionneur associé ici au monde de l’art, mais qu’on peut aisément étendre à d’autres domaines.
La deuxième moitié de La maison enchantée prend un tournant assez inattendu. Zoé se retrouve un peu par hasard à visiter une collection privée, une visite sensorielle, aussi incroyable que fascinante qui dépasse tout ce que n’importe quel musée peut proposer. Agathe Sanjuan décrit très bien cette expérience avec une plume très visuelle qui nous transmet facilement toutes les sensations ressenties par Zoé lors de cette visite. Mais la jeune femme va être bouleverser par cette visite. Elle commence à faire des rêves étranges chaque soir où elle se retrouve piégée dans une étrange maison… Le récit prend alors une dimension bien plus mystérieuse et onirique. L’ambiance devient de plus en plus pesante à mesure que la passion de Zoé se retourne contre elle. Elle se lance alors dans une sorte d’enquête pour comprendre la réalité autour de la mystérieuse visite et cette maison qu’elle parcourt chaque nuit. Le dénouement de ce roman prend ainsi une dimension très métaphorique. Je ne suis pas sûre d’avoir saisi l’entièreté des messages que l’autrice cherchait à faire passer, mais j’ai aimé le propos et l’univers proposé qui m’a fait sortir de mes habitudes de lecture.

Je remercie les éditions Aux forges du Vulcain pour l’envoi de ce roman en service-presse !
J’ai bien fait de l’avoir pris chez Gibert la semaine dernière ! Je fais qques excursions en blanche aussi ces temps-ci, ça me manquait un peu.
J’aime bien ce que tu décris, cette espèce de ligne entre métaphore, onirisme, obsession… ça a l’air assez spécial, d’autant que tout semble tourner autour du personnage principal. Je suis vraiment fort tentée, je vais le lire très bientôt, merci pour ton retour que j’attendais avec impatience 🙂
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J’espère que tu l’apprécieras, j’ai hâte de savoir ce que tu vas en penser !
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Hé bien, tout comme toi.
J’ai vraiment adoré la première partie, que je trouvais sensorielle, je me suis beaucoup identifiée à Zoé.
Mais alors la visite de la collection au milieu du roman m’a perdue, et le dénouement encore plus; j’ai eu l’impression que ça se précipitait, que c’était un peu confus et d’ailleurs je n’ai pas saisi la fin (je me suis même demandé s’il ne manquait pas un bout).
Bon, bonne lecture mais qui me laisse sur ma faim. pas compris où l’autrice voulait en venir non plus.
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