[Chronique] Ce qui nous hante, de Sacha Bazet

Ce qui nous hante
 
« Certains fantômes ne gagnent pas à être connus. Elle fut prise d’un frisson en relisant l’avertissement. À quel point leur situation pouvait-elle encire s’empirer ? »


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Ce qui nous hante
Auteur :
Sacha Bazet
Illustration : Vince Haig
ÉditeurMnémos
Genre : Fantastique
Date de parution : 19 mars 2021
Nombre de pages : 510
Prix : 21 € 
 
Synopsis
Après un long sommeil dans son coin de forêt, le château de Loubet reprend enfin vie. Le temps d’un été, il accueille la création d’un opéra contemporain par de jeunes artistes venus de tout le pays. Absorbés par leurs ambitions, leurs conflits et leurs espoirs, Bassem, Thelma et Giulia ne voient pas les griffes de la demeure au passé macabre se refermer sur eux. Seul le solitaire Gaspard soupçonne quelque chose : un certain Camille, un inconnu moqueur et invisible, s’est insinué dans les pages de son journal intime. Entre deux railleries, il le met en garde contre les dangers anciens qui rôdent dans les couloirs du château… Découvrez un thriller fantastique haletant, où se croise une galerie de personnages modernes et attachants qui ne vous laisseront pas indifférents. Un roman où le surnaturel est au service de thématiques profondes et intimes. Attention : ce château vous hantera longtemps…
 
MON avis
Ce qui nous hante est un roman publié par Mnémos dans son label Naos destiné à la littérature jeunesse. Ainsi, même si la couverture fait plutôt adulte, il s’agit bien d’un roman à destination des adolescents que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir !
 

Huis-clos dans un château hanté et hommage à l’opéra

L’intégralité de l’action du récit se déroule dans le château de Loubet, un endroit qui, on l’apprend assez vite, a été le témoin de nombreuses tragédies. On y suit une troupe de jeunes artistes venu y passer tout un été afin de monter un opéra : danseurs, chanteurs, comédiens, créateurs de décors se rencontrent dans ce lieu d’apparence idyllique, mais qui va se révéler être un véritable piège. 
 
La thématique de l’opéra est centrale à la fois à l’intérieur du récit, mais aussi dans la construction du roman. Ainsi, ce livre est composé non pas de parties ni de chapitres, mais de 4 actes découpés en différentes scènes comme au théâtre. Chaque scène débute par un extrait de l’opéra et chaque acte se termine par un chapitre un peu différent possédant un titre se rapportant toujours au monde du spectacle comme ballet ou requiem. Cette construction du récit nous permet de rentrer directement dans l’ambiance du monde de l’opéra et l’intrigue nous plonge dans les coulisses de la préparation du spectacle. On suit l’arrivée de différents personnages au château, leur installation, les différentes répétitions. Chaque scène correspond à une journée dans le château nous permettant de bien voir l’avancée du spectacle ou devrait-on dire la mascarade que devient ce spectacle puisque rien ne va se dérouler comme prévu. Ainsi, si l’opéra est au départ l’élément central, il laisse peu à peu sa place à une intrigue qui tombe le fantastique et aux interactions entre les personnages. 
 
Si les personnages se retrouvent piégés dans ce château que l’on peut qualifier de hanté – mais je ne veux pas trop en dire sur ce point – ce roman est pourtant loin d’être horrifique. Personnellement, on me dit huis-clos dans un vieux château, je m’attendais à une ambiance horrifique, peut-être à tort, mais ce n’est effectivement pas ce qu’on trouve ici. Ce récit joue en réalité plus sur l’humour que sur le côté horrifique. Malgré tout, le sujet du roman aurait pu se prêter à une ambiance un peu plus travaillée. Le récit se concentre quasiment uniquement sur les personnages au détriment de l’ambiance. Il n’y a quasiment pas de descriptions ce qui rend le récit assez peu visuel et il manque une vraie atmosphère, avec un côté un peu angoissant qui aurait vraiment servi cette intrigue qui joue sur le paranormal et sur la peur des personnages. 

Un roman centré sur les personnages

Comme je le disais, Ce qui nous hante est un roman qui est entièrement centré sur les personnages. Le récit est composé en très grande majorité de dialogues ou d’introspections de la part des personnages. La plupart des personnages principaux sont d’ailleurs des adolescents et le fait de se retrouver dans leur tête donne un côté vraiment jeunesse au roman. Honnêtement je m’attendais à lire un roman plutôt orienté young adult, mais c’est en réalité un récit à destination d’adolescents, il faut le savoir avant de se lancer ! 

Ainsi, on se retrouve dans la tête d’adolescents qui pensent beaucoup à draguer, qui n’ont pas forcément des réflexions très matures et qui parlent à la manière d’adolescents. C’est déstabilisant au départ si on ne s’y attend pas, mais personnellement j’ai choisi de faire abstraction des petites histoires futiles et un peu énervantes des ados pour apprécier le récit. En tant qu’adulte, le style d’écriture peut donc être un peu gênant, mais je pense qu’ado j’aurais vraiment adoré ce roman et il est parfaitement adapté pour sa cible !

Si l’intrigue est centrée sur les personnages, c’est aussi parce que ce sont les premiers à être affectés par l’aura maléfique du château. Ainsi il ne s’agit pas ici d’objets qui se déplacent tout seuls, mais d’effets plus pernicieux qui vont jusqu’à transformer le caractère des personnages. On suit plus particulièrement Bassem, Thelma, Giula et Gaspard, les seuls personnages qui vont se rendre compte que quelque chose ne va pas et qui vont enquêter pour comprendre la cause de leurs problèmes. On passe alternativement d’un personnage à un autre dans un rythme haletant. Il est assez difficile de lâcher le roman avant d’avoir eu le fin mot de l’histoire grâce aux enjeux bien maîtrisés et à l’aura de mystère qui entoure le château. Les personnages restent assez stéréotypés, mais l’humour fait passer les petits clichés avec pas mal de légèreté et c’est finalement un vrai plaisir de les suivre dans cette aventure ! 


Conclusion


Ce qui nous hante est un roman assez intimiste qui nous plonge au cœur d’une troupe d’adolescents réunie dans un château pour préparer un opéra. Le récit est un bel hommage à l’opéra dans sa construction en actes et en scènes à la place des chapitres, ce qui rend l’immersion totale. Si le roman est sous forme de huis-clos et fait la part belle au paranormal, il n’est pour autant pas horrifique. En réalité, le récit est plutôt centré autour des interactions entre les personnages, au détriment de l’atmosphère qui aura pu être un peu plus développée pour ajouter une touche angoissante et plus visuelle au récit. L’auteur est plutôt parti sur le ton de l’humour, un humour qui permet de mieux faire passer les petits stéréotypes liés aux personnages adolescents. Ainsi malgré, le côté un peu superficiel des interactions entre les personnages, j’ai beaucoup aimé suivre ce roman et découvrir les mystères du château de Loubet !

TB lecture


14 réflexions sur “[Chronique] Ce qui nous hante, de Sacha Bazet

  1. Callysse 14 juillet 2021 / 6 h 36 min

    Dans ma PAL! J’espère autant l’apprécier que toi 🙂 tant pis pour l’absence d’horrifique j’aime bien quand il y a de l’humour, cela pourrait me convenir

    Aimé par 1 personne

  2. Steven 14 juillet 2021 / 9 h 12 min

    Encore un très bon avis sur ce roman qui va très vite passer de ma WL à ma PAL tellement il m’intrigue !

    Aimé par 1 personne

  3. Shaya 14 juillet 2021 / 10 h 06 min

    C’est vrai que la couverture fait plus adulte que young adult 😉 Il a l’air plutôt sympathique !

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 16 juillet 2021 / 20 h 32 min

      Oui d’ailleurs je ne le classerais pas comme un roman young adult justement mais vraiment ado contrairement à ce que laisse penser la couverture !

      J’aime

  4. OmbreBones 14 juillet 2021 / 19 h 43 min

    J’étais très emballée par l’aspect vieux château et opéra mais ce que tu dis sur le récit très ado me refroidit vraiment. Dommage toutefois ça m’évite une déception donc merci o/

    Aimé par 1 personne

  5. Yuyine 23 juillet 2021 / 8 h 25 min

    Je pense que le petit manque d’ambiance/d’atmosphère que tu soulèves me gênera à la lecture mais j’apprécie le parti pris de se concentrer sur les relations des personnages. Mais comme toi, je pensais y trouver de l’horrifique donc j’évite une déception…

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 24 juillet 2021 / 19 h 21 min

      Oui dommage pour le côté horrifique, mais si on ne cherche pas ça en particulier c’est quand même sympa !

      J’aime

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