[Chronique] La dynastie Dent de Lion – tome 1 : La grâce des Rois, de Ken Liu

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« Tu es la monture que je cherchais et je suis ton cavalier attendu. Nous avons perdu trop de temps à languir dans l’ombre, loin des rôles qui nous incombent en ce monde. La prospérité des peuples ne peut éclore que si les hommes valeureux accèdent à la destinée pour laquelle ils sont nés. »


 
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La grâce des Rois
Auteur 
: Ken Liu
Traductreice : Élodie Coello
Éditeur : Pocket
Genre : Fantasy
Date de parution : 4 octobre 2018
Nombre de pages : 904
Prix : 11,50 €
Synopsis
Le Royaume de Dara est divisé en sept États, mais l’un d’entre eux, Xana, a pris l’ascendant sur les autres par la force et le jeu des alliances politiques. Son roi est devenu l’Empereur et a établi le règne du Céleste Diaphane. Tous désormais doivent chanter ses louanges et oeuvrer à sa gloire. Cependant, chez les nobles déchus comme chez le peuple corvéable, épuisé et écrasé d’impôts, la révolte gronde. Mais comment renverser cet empire dont les forces armées s’appuient sur une technologie élaborée et quasi magique ? C’est le défi que tenteront de relever Mata Zyndu, le dernier héritier de son clan, déchu pour avoir osé s’opposer à la Conquête et qui a juré de rétablir l’honneur de son nom, et Kuni Garu, un voyou charmeur et beau parleur qui s’apprête à embrasser un destin bien supérieur à ses ambitions les plus secrètes. Sauront-ils surmonter les défis qui les attendent pour accomplir leur destin sous la férule des dieux ?

MON avis

Je tiens tout d’abord à remercier Laure des éditions Pocket imaginaire pour m’avoir permis de découvrir ce roman qui me faisait de l’œil depuis sa sortie !

La Grâce de Rois est une immense fresque historique de 900 pages qui prend place dans l’Archipel de Dara. Les sept royaumes qui le composent ont été rassemblés sous la coupe d’un même Empereur dont la mort va tout remettre en question. Ce roman raconte alors l’élévation de quelques hommes qui, sans vraiment le vouloir, vont porter le destin du Royaume sur leurs épaules. Comment le pouvoir influence-t-il ces hommes qui, pour certains, n’avaient jamais envisagé plus qu’une vie simple et qui vont se retrouver entraîné dans une guerre qui les dépasse ? C’est l’une des nombreuses questions sur laquelle Ken Liu va se pencher dans ce premier tome et il traite son sujet de manière assez brillante.

Il faut tout d’abord mentionner le world building réalisé dans ce roman. Ken Liu construit, déconstruit et reconstruit son univers dans les moindres détails. La carte de Dara donnée en début de roman est entièrement exploitée. Il n’y a pas un pays, une île, dont le sort n’est pas mentionné à un moment ou un autre dans le récit. Autant dire que jamais une carte ne m’aura autant servie lors d’une lecture. J’ai trouvé que Ken Liu racontait son récit à la manière d’un livre historique, d’autant plus dans la première partie du roman. L’auteur a décidé d’utiliser de multiples voix dans sa narration ce qui permet de donner différentes visions sur les évènements. Les dieux et déesses de Dara vont également parfois intervenir et c’est un aspect que j’ai beaucoup apprécié et qui permettait de sortir un peu du cadre un peu formel du récit. Le côté historique est peut-être un style qui ne plaira pas à tout le monde, mais je l’ai personnellement trouvé fascinant. Etant donné l’étendu du monde créé, l’auteur ne se perd pas en détails et nous livre ce qu’on pourrait qualifier de résumer de batailles et d’évènements, notamment pour tout la phase de déconstruction de l’univers. Au début du récit les personnages sont très nombreux, pas forcément facile à appréhender et aucun de se détache vraiment des autres. Néanmoins, les évènements s’enchaînent relativement vite et, même si ce n’est pas forcément la partie la plus intéressante du roman, elle est nécessaire pour bien s’imprégner de l’univers et comprendre les enjeux qui vont se dérouler par la suite.

Peu à peu, deux personnages vont vraiment s’imposer dans le récit : Kuni Garu, un humaniste au grand cœur qui a une soif de renouveau et d’un monde plus juste et Mata Zyndu qui rêve d’héroïsme et qui reste très attaché aux anciennes traditions. Deux personnages donc d’une grandeur différente, mais qui vont apprendre chacun l’un de l’autre. Le récit finit donc par passer d’un cadre plus global pour se focaliser sur ces personnages et prendre une nouvelle dimension plus intimiste. J’avais un peu peur à un certain moment de tomber dans une forme de manichéisme : Kuni étant un personnage très solaire qu’il est difficile de ne pas apprécier et Mata étant très souvent gouverné par son immense orgueil. Finalement, l’auteur réussi à complètement retourner la situation et à délivrer un message qui n’a rien de manichéen. La relation très complexe entre les deux hommes qui oscillent entre amour et haine est passionnante et apporte de nouveaux enjeux. Cette seconde partie du récit fait la part belle aux complots, aux trahisons et l’intrigue prend vraiment toute la dimension épique que l’on attendait. La fin ce premier tome n’est pas particulièrement surprenante, voire même attendue, mais cela ne gêne en rien l’histoire, car ce qui importe vraiment dans ce récit, c’est le chemin pour y parvenir. Et même si la fin est attendue, l’auteur réussit quand même à y installer une sorte de mélancolie, car après avoir vécu toutes ces pages avec les personnages, on sent que, par la suite, les choses ne seront plus jamais comme avant. 

Pour finir, la plume de l’auteur est assez simple, mais je l’ai trouvé d’une grande justesse notamment dans les dialogues. L’auteur use de nombreuses métaphores qui m’ont énormément parlée et que j’ai trouvé très à-propos. Je me suis parfois arrêtée dans le récit pour y réfléchir et rien que cet aspect m’a donné énormément envie de découvrir d’autres œuvres de l’auteur.


Conclusion


La Grâces des Rois est une grande fresque dont la première partie nous conte à la manière d’un roman historique la chute d’un Empire et l’élévation de nouvelles voies pour la reconstruction d’un nouveau monde. La deuxième partie plus épique, qui met à l’honneur complots et trahisons, met l’accent sur deux personnages dont la relation passionnante entre amour et haine va bouleverser le destin de l’Empire. Avec une plume d’une grande justesse, Ken Liu nous offre un récit bien rythmé porté par des personnages forts mais humains qui évoluent de manière complexe. Ce premier tome manque quand même de personnages féminins, mais il paraît que la suite va parfaitement remédier à ce petit défaut !

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3 réflexions sur “[Chronique] La dynastie Dent de Lion – tome 1 : La grâce des Rois, de Ken Liu

  1. Elhyandra 13 décembre 2019 / 11 h 24 min

    Il me fait super envie, sa taille est impressionnante mais bon, avec les pavés de Kay je commence à apprendre comment découper ma lecture en intercalant d’autres livres en parallèle ^^

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 13 décembre 2019 / 18 h 46 min

      Oui la taille fait peur, d’autant plus que le début est un peu lent, mais honnêtement j’ai l’impression de l’avoir lu assez vite ! Ah oui c’est une bonne technique de lire d’autres livres en parallèle et si tu es habitué à Kay, je pense que celui-ci devrait bien passer !

      Aimé par 1 personne

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