[Chronique] La fille qui tressait les nuages, de Céline Chevet #PLIB2019

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« Je n’arrive pas à me souvenir de ce jour. Je me souviens de l’avant, de son sourire de la pâleur de son visage de ses grands yeux rieurs. Je me souviens de l’après, de la pluie glaciale, de la froideur de sa tombe. Qu’est-ce qu’il y a eu entre temps ? »


 
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La fille qui tressait les nuages
Autrice 
: Céline Chevet
Éditeur : Éditions du Chat noir
Illustration : Anato Finnstark
Genre : Fantastique
Date de parution : 6 juin 2018
Nombre de pages : 289
Prix : 19,90 €
#ISBN9782375680797
Synospsis

Saitama-ken, Japon.

Entre les longs doigts blancs de Haru, les pelotes du temps s’enroulent comme des chats endormis. Elle tresse les nuages en forme de drame, d’amour passionnel, de secrets.

Sous le nébuleux spectacle, Julian pleure encore la sœur de Souichiro Sakai, son meilleur ami. Son esprit et son cœur encore amoureux nient cette mort mystérieuse. Influencée par son amie Haru, Julian part en quête des souvenirs que sa mémoire a occultés. Il est alors loin de se douter du terrible passé que cache la famille Sakai…

Fable surréaliste, la Fille qui tressait les nuages narre les destins entrecroisés d’un amour perdu, une famille maudite et les tragédies d’une adolescence toujours plus brève.

MON avis

Je dois avouer qu’à première vue la couverture de ce roman ne m’attirait pas plus que ça à cause de son côté très doux et léger, bien que je la trouvais très jolie. Grâce au PLIB2019, j’ai laissé une chance à ce roman qui n’est finalement pas du tout ce à quoi on peut s’attendre face à cette couverture. Car, pas de légèreté dans La fille qui tressait les nuages, si ce n’est du côté la plume de l’autrice, mais plutôt une histoire dramatique portée par des personnages construits avec une grande finesse. 

Ce roman nous emmène dans une petite ville de la campagne japonaise qui change un peu de l’image que l’on peut avoir du Japon souvent décrit à travers sa mégalopole. Dès le départ, on est immergé dans la culture japonaise, l’autrice utilisant quelques mots japonais pour décrire le quotidien de ses personnages. Mieux vaut donc ne pas être totalement réfractaire à cette culture pour lire ce roman, mais je pense non plus que ça soit un point critique. La culture japonaise est décrite comme toile de fond de l’intrigue tout en restant assez légère. Les descriptions permettent d’amener un côté très dépaysant que j’ai beaucoup aimé, mais ne prennent pas la place à l’intrigue. Elles permettent au contraire d’encrer le récit dans le réel malgré la présence de fantastique et de le rendre plus crédible. 

Ce roman a été construit avec énormément de finesse que ça soit au niveau des personnages ou de l’intrigue. Au fur de la lecture, on s’aperçoit que rien n’a été fait par hasard et que Céline Chevet s’est amusée à construire son récit de manière à le rendre le plus mystérieux possible et à nous livrer des révélations au fur et à mesure. On sent que le mystère rode autours d’un personnage ou d’un évènement en particulier sans vraiment réussir à mettre le doigt dessus tant l’ambiance surréaliste nous entraîne dans son monde brumeux. La première révélation est de celle qui change complètement notre vision du roman et qui nous donne envie de le recommencer depuis le début pour y déceler tous les indices. Cette révélation est brillamment amenée par l’autrice qui se joue du lecteur du début à la fin que ce soit à travers la narration ou à travers certains personnages. J’ai compris un peu avant la fin, la résolution de l’intrigue et la révélation finale, mais cela n’a en rien gâcher le plaisir de cette lecture. Je me suis même sentie assez bête de ne pas avoir deviner les choses plus tôt. Céline Chevet nous met vraiment toutes les clés de l’intrigue à disposition, mais elle gère si bien son récit qu’il reste surprenant !

J’ai également été très surprise par certaines scènes très surréalistes du récit. J’ai mis du temps à savoir si j’accrochais ou pas tant je trouvais certains passages complètement fous et en même vraiment osés ! Finalement, j’adhère totalement aux choix de l’autrice et je sais que c’est un récit qui me marquera et qu’il sera difficile d’oublier de sitôt. Comme je le disais au début, il ne faut pas se fier à cette couverture si douce. Elle reflète bien la douceur de la plume de l’autrice et le côté mélancolique qui se dégage du récit, mais il faut bien se rendre compte qu’on est sur un roman tragique avec de nombreux thèmes difficiles. Le thème central est bien sûr le deuil qui est creusé de manière très profonde, mais on y parle aussi d’harcèlement, des difficultés de l’adolescence le tout sur fond de secret de famille. Le personnage d’Akiko apporte encore une dimension différente au récit. C’est un personnage qui m’a beaucoup plu et qui représente vraiment la japonaise typique quand le personnage principal Julian s’en éloigne. Peut-être qu’Akiko est le personnage le plus touchant de ce récit malgré le fait qu’elle ne soit pas directement liée aux drames qui relient les autres personnages. Akiko est son propre drame et c’est encore une fois très bien joué de la part de l’autrice.

Ce récit est donc bien plus qu’une histoire tragique de secrets famille. Il y a plusieurs dimensions et niveaux de lecture. Ce roman ne plaira pas à tout le monde du fait de la narration assez particulière et des scènes parfois surréalistes et dérangeantes. J’ai moi-même une certaine réserve concernant la romance et certaines scènes un peu crues que je n’ai pas trouvé forcément justifiées pour l’intrigue. Néanmoins, je ne peux que vous conseiller ce roman qui est une petite pépite cachée comme on en voit trop peu.

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Conclusion


La fille qui tressait les nuages est une lecture vraiment surprenante qui est très différente de ce qu’on a l’habitude de lire. L’autrice, à travers une écriture très douce qui dénote du ton dramatique du récit, nous mène en bateau tout le long du roman grâce à son style et à une narration particulière et très intelligemment menée. Sur fond de drame familial, de nombreux thèmes sont abordés avec beaucoup de finesse et de justesse dans une atmosphère surréaliste et parfois dérangeante qui donne beaucoup de charme au récit. 

petit coup de coeur

 

11 réflexions sur “[Chronique] La fille qui tressait les nuages, de Céline Chevet #PLIB2019

  1. OmbreBones 12 juillet 2019 / 6 h 45 min

    J’ai aussi eu un coup de cœur sur ce roman que j’ai trouvé excellent. C’était osé d’écrire un texte surréaliste mais ça se marie très bien à la culture japonaise. L’ensemble m’a surprise plus d’une fois aussi, j’espère qu’il gagnera le plib :3

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 13 juillet 2019 / 13 h 51 min

      Je pense qu’il a vraiment des chances de gagner ! Je ne sais pas encore si je voterai pour lui, mais il fait partie de mes favoris 😀

      Aimé par 1 personne

  2. Florent 12 juillet 2019 / 9 h 51 min

    J’ai adoré ce roman, qui est très intelligemment construit et joue avec les codes. La plume de Céline est très poétique. Elle joue beaucoup sur le surréalisme de son intrigue. Ce n’en est que plus mystérieux et audacieux, en plus d’être imagé. Son roman gagne à être encore plus connu.

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 13 juillet 2019 / 13 h 54 min

      Oui je suis entièrement d’accord ! Je suis contente que le PLIB contribue à mettre en avant ce genre livre. Je pense que moi-même, je ne l’aurais jamais découvert sinon !

      J’aime

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