« La mort le terrorisait. Il fallait vivre, même une vie à chercher des fleurs dans un ravin brûlé, une vie à creuser la cendre, pour y trouver des bourgeons fragiles, des instants avec Léopold ; il fallait vivre, absent à tout ce qui n’était pas lui, le cœur serré toujours, il fallait vivre. »

Auteur : Vincent Tassy
Éditeur : Le chat noir
Genre : Fantastique
Date de parution : 05/09/2018
Nombre de pages : 346
Prix : 19.90 €
#ISBN9782375680897
SynospsisLa dame en noir vivait seule dans son château. Elle ne pouvait pas mourir. De tout ce temps qu’elle avait, elle ne faisait rien. Et puis un jour, elle trouva sur son chemin le garçon aux cheveux blancs.
Elle l’enleva.
Elle voulait vivre une histoire. Une histoire d’amour et de nuit qui traverserait les siècles.
Après avoir beaucoup aimé Effroyable porcelaine, j’avais envie de découvrir Vincent Tassy dans un genre plus adulte et je me suis donc tournée vers sa dernière sortie dont le résumé très mystérieux me rendait vraiment curieuse.
Je vais avoir beaucoup de mal à parler de ce livre, car Comment le dire à la nuit est effectivement un roman très particulier, très loin de ce dont on est habitué en tant que lecteur et qui pourra donc en déstabiliser plus d’un. Ce roman possède plusieurs niveaux de lecture et je suis persuadée que chaque lecteur ressentira ce livre d’une manière très différente et aura sa propre interprétation de l’histoire. Car j’ai trouvé que ce roman était plus un livre à émotions qu’un livre à intrigue, et c’est là que la magie n’a pas totalement opéré pour moi.
Comment le dire à la nuit est un roman qui parle d’amour. L’amour sous toutes ses formes, mais avec un côté sombre et tragique exacerbé. Même si on ne peut pas qualifier ce roman de romance à proprement parler, moi qui suis très hermétique à ce genre ait quand même été gênée par cette omniprésence du sentiment amoureux. J’ai aimé la romance entre certains personnages, mais plus le roman avançait plus je trouvais que ce côté poussé à l’extrême et de moins en moins crédible. Comme je le dis il y a plusieurs façons de voir le livre et quelqu’un de peut-être moins carré et cartésien que moi trouvera sans aucun doute les explications nécessaires aux agissements et aux sentiments des personnages. Personnellement, les émotions ne sont pas passées avec moi et malheureusement je suis restée de marbre face à toutes les tragédies que vivaient les personnages, mais encore une fois le sentimentalisme ce n’est pas vraiment mon fort. Je reste convaincue que ce livre sera une merveille pour toute personne qui ressentira toutes les émotions que le roman souhaite faire passer.
Cependant, j’ai quand même globalement passé un bon moment de lecture. Lorsque je lisais ce livre, j’étais assez captivée par le destin des personnages. Ce roman alterne passé et présent et il y a beaucoup de questionnements sur le lien entre les différents personnages et sur leur identité propre. On peut donc lire ce livre en étant actif et en faisant de nombreuses hypothèses et c’est peut-être ce que je trouvais le plus intéressant. L’ambiance un peu gothique de ce roman est également peaufinée et merveilleusement bien maîtrisée par l’auteur. La plume de Vincent Tassy est très particulière, très poétique et pas forcément très simple à appréhender, mais elle correspond à merveille à ce genre d’histoire. Ce roman est donc très prenant à lire, mais dès que je le refermais, je ressentais comme un manque qui vient sans aucun doute de l’intrigue que j’ai trouvée trop mise de côté.
Vincent Tassy a donc énormément joué sur l’ambiance et les émotions et cela suffira pour envoûter pas mal de lecteurs, mais je déplore que pour cela l’intrigue a dû se parer de beaucoup de facilités et de confusion. J’ai trouvé certains éléments notamment l’utilisation du fantastique trop faciles et je n’ai pas aimé la tournure qu’ont pris les évènements qui n’était pour moi pas crédible et partait un peu dans tous les sens. J’ai été aussi un peu déçue du côté historique du roman, il y a un mélange entre fiction et réalité historique auquel, en tant que férue d’histoire, je n’ai pas vraiment adhéré, encore une fois à cause d’un manque de crédibilité. L’auteur revisite un mythe autour d’une créature fantastique et, si les idées sont bonnes et fonctionnent bien au début du récit, les actions des personnages deviennent vite assez redondantes et donc prévisibles. Et finalement, je n’ai pas aimé la révélation finale sur l’identité d’un des personnages que j’ai trouvée trop simpliste comme si l’auteur devait absolument trouver un dénouement le plus original possible pour que la fin ne soit pas trop ouverte (même si encore une fois, elle laisse une grande place à l’interprétation).
Conclusion
Comment le dire à la nuit est un roman à l’ambiance très mystérieuse et sombre qui explore le sentiment amoureux sous toutes ses facettes. Libre aux lecteurs de voir ce roman comme entièrement tragique ou avec des lueurs d’espoir, car tout dans ce livre est une question d’émotions et d’interprétation. Cependant, je n’ai malheureusement pas ressenti d’empathie pour les personnages et j’ai trouvé que l’intrigue était trop vacillante puisqu’elle servait avant tout à donner des émotions et moins à produire une histoire complètement cohérente.
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