
Construite par un riche industriel au XIXe siècle, Hill House est une monstruosité architecturale, labyrinthique et ténébreuse, qui n’est plus habitée par ses propriétaires. On la dit hantée. Fasciné par les phénomènes paranormaux, le docteur Montague veut mener une enquête et sélectionne des sujets susceptibles de réagir au surnaturel. C’est ainsi qu’Eleanor arrive à Hill House avec ses compagnons. L’expérience peut commencer. Mais derrière les murs biscornus, les fantômes de la maison veillent et les cauchemars se profilent…

Je suis très contente d’avoir enfin pu découvrir cet immense classique de la littérature horrifique qui aura inspiré bien d’autres récits de maison hantée.
Je dois dire que je suis tout de même restée sur ma faim concernant cette lecture. Si je comprends l’influence que le texte a pu avoir et la manière dont il a pu marquer son époque, en le lisant aujourd’hui son impact est moindre d’autant plus quand on est amateur d’horreur et qu’on recherche du frisson. La maison hantée met en scène trois personnages, qui ne se connaissent pas, et qui ont été invités quelques jours à Hill House par un chercheur dans le domaine de l’anthropologie afin d’étudier les phénomènes surnaturels qui semblent se produire au sein de la maison. On suit particulièrement Eléonore, une jeune femme fragile à la personnalité instable qui souffre dans sa vie d’adulte d’un fort sentiment de rejet et sur qui la maison va avoir une grande influence.
La maison hantée est un roman d’ambiance qui est beaucoup moins effrayant que ce à quoi je m’attendais, mais qui dépeint une atmosphère pesante et lugubre bien retranscrite. S’il faut attendre une bonne partie du roman pour voir les phénomènes paranormaux se présenter, Shirley Jackson gère bien leurs effets et surtout les effets qu’ils produisent sur les personnages. On voit peu à peu les personnages évoluer, avoir des réactions étranges, on se questionne sur ce qu’il se passe réellement dans la maison, véritables phénomènes paranormaux, mise en scène ou encore invention d’un esprit perturbé ? Difficile de savoir que croire et chaque lecteur pourra avoir son interprétation.
Mais bien avant les aspects horrifiques, La maison hantée est avant tout un roman psychologique qui montre de l’intérieur comment un esprit fragile peut en très peu de temps sombrer dans la folie. Et c’est à ce niveau que je suis restée sur ma faim. L’autrice aurait pu nous proposer une plongée bien plus profonde dans la psychologie humaine. La psychologie des personnages aurait mérité ainsi d’être beaucoup plus développée pour rendre l’évolution de ces personnages plus crédible et particulièrement leur descente en enfer. Le texte est assez court, il y a peu d’action et tout repose sur la psychologie des personnages qui est donc un aspect primordial du texte. J’ai donc trouvé dommage que les personnages n’aient pas été plus creusés et que leur personnalité reposait même souvent sur des clichés.
Je dois dire qu’étant donné la réputation du texte, j’en attendais plus et j’ai été légèrement déçue par la psychologie pas assez approfondie des personnages et le manque de scènes horrifiques. Je suis tout de même ravie d’avoir découvert ce texte d’ambiance et de pouvoir comprendre les références qui en découlent.


La Maison hantée
Autrice : Shirley Jackson
Traduction : Fabienne Duvigneau et Dominique Mols
Maison d’édition : Rivages
Genre : Horreur
Publication française : 1994
Nombre de pages : 250 pages
Prix : 8,70 € (poche) / 6,49 € (numérique)

Une réflexion sur “[Chronique] La Maison hantée, de Shirley Jackson”