
Alors qu’elle profite d’une retraite bien méritée au bord de l’océan, passant ses journées à boire du vin, à pêcher et à transformer chacun de ses proches voisins en ennemi mortel, la générale Turyin Mulaghesh reçoit la visite d’un fonctionnaire de Saypur. La Première ministre Shara Komayd a une mission pour elle. Une agente a disparu à Voortyashtan, la Cité des Lames, ancienne demeure de la déesse de la guerre et des massacres. Cette disparition semble être liée à la récente découverte d’une substance minérale: la thinadeskite qui amplifie mystérieusement la puissance de tout courant électrique. Si les propriétés de ce minerai sont miraculeuses, cela signifie qu’un dieu en activité se cache quelque part dans la Cité des Lames ou aux alentours. Un dieu ou une déesse ?

Robert Jackson Bennett est un auteur que j’apprécie particulièrement, notamment pour sa trilogie des Maîtres Enlumineurs. Malgré tout, j’avais eu quelques réserves concernant La Cité des marches, premier tome de cette trilogie des Cités divines, ayant été séduite par l’univers, mais moins par l’intrigue et les personnages si bien que je n’étais pas certaine de vouloir lire la suite. Comme vous pouvez le constater, j’ai été faible puisque j’ai finalement acheté très vite les tomes 2 et 3. J’ai complètement craqué pour les magnifiques couvertures de Didier Graffet qui m’ont fait espérer des intrigues à couper le souffle. Et la promesse a été largement tenue puisque, exit mes craintes, La Cité des lames a été une formidable lecture que ce soit en termes d’univers, d’intrigue ou de personnages.
Et pourtant ça n’a pas forcément été gagné d’avance puisque, comme pour le premier tome, j’ai ressenti une petite réserve sur la première moitié du roman. Pourtant, La Cité des lames est un récit extrêmement riche qui mêle magie, mythologie, sciences, problématiques sociétales, conflits militaires et territoriaux, le tout sur un fond d’enquête sur une disparition et sur des meurtres particulièrement atroces. L’auteur nous emmène dans la cité mystique de Voortyashtan sur laquelle plane l’ombre d’une déesse éteinte, celle de la guerre et des massacres, ce qui donne bien le ton du récit. Encore une fois l’univers est fascinant et les décors à couper le souffle. Robert Jackson Bennett nous offre une fantasy originale, dépaysante et immersive. Ma réserve sur la première moitié venait surtout du fait que j’attendais impatiemment que l’auteur exploite complètement cet univers, ce qu’il fait parfaitement bien sur la deuxième moitié qui devient haletante dans son intrigue, fabuleuse dans ses décors et durant laquelle les personnages se révèlent vraiment.
Parlons des personnages justement avec ce personnage principal que l’on suit, la générale Turyin Mulaghesh qui va être tirée de sa retraite anticipée pour partir enquêter à Voortyashtan. C’est un personnage principal plutôt éloigné de ceux qu’on voit habituellement en fantasy. Plus âgée que les protagonistes habituels, elle porte un lourd passé comme un véritable fardeau. elle porte un très lourd passé sur son dos, comme un véritable fardeau. Malgré son caractère bourru et bien trempé, elle va être contrainte de partir à l’autre bout du monde pour une mission qui ne l’enchante pas du tout. J’ai trouvé ce personnage très bien écrit. Malgré son passé qui l’enchaîne, rien n’est surjoué dans ce personnage et dans ses interactions avec les autres. Au contraire, c’est ce passé qui va l’aider à découvrir les secrets de La Cité des lames et à éviter une nouvelle guerre planétaire. Elle a d’ailleurs une profonde réflexion sur la nature humaine et l’essence de ce qui fait un bon soldat, son devoir et le fait de servir sans rien attendre en retour.
À travers son personnage principal et l’intrigue, le récit porte une réflexion très intéressante sur la guerre : entre utilité et nécessité, dérives et massacres, le tout avec une remise en question sur le fait de tuer. Il y a une dénonciation du fait de faire la guerre pour faire la guerre ou pour avoir une reconnaissance et du prestige. J’ai trouvé que le texte avait un approche différente et rafraichissante de ce qu’on peut trouver dans des textes de fantasy militaire, notamment grâce à ce personnage gris, mais doté d’une intelligence profonde et d’une grande maturité. J’ai beaucoup aimé ce personnage qui se révèle notamment à la fin du roman pour ses choix. J’ai un peu moins aimé un antagoniste dont les choix m’ont semblé plus arbitraires et moins nuancés, mais qui permettaient tout de même de servir parfaitement la réflexion sur la guerre.
J’ai donc été intriguée par la première partie puis fascinée par la deuxième. J’ai beaucoup aimé suivre l’enquête qui nous emmène de plus en plus dans les profondeurs de Voortyashtan et dans les mystères de cette cité des lames. Je suis toujours particulièrement emballée par l’aspect mythologique de cette saga avec ces divinités qu’on croit disparues, mais qui sont finalement plus proches qu’on ne le pensait. Finalement ce deuxième tome nous offre du rythme, des dangers, des mystères, une réflexion ainsi qu’une ambiance dramatique et douce-amère comme je les apprécie particulièrement. Si le premier tome ne m’avait pas complètement convaincue, c’est donc chose faite avec cette suite qui peut se lire indépendamment et que j’ai trouvé magistrale.
Finalement, lire La Cité des lames, c’est comme explorer un territoire inconnu, truffé de secrets et de pièges, en étant guidé par une femme brisée par le poids de son lourd passé. C’est sombre, intense, dramatique, et profondément humain. Entre magie, mythologie, sciences et conflits, Robert Jackson Bennett tisse une intrigue haletante, des décors flamboyants et une réflexion pronfonde sur la guerre. Il me tarde désormais de découvrir la suite et de voir jusqu’où l’auteur saura encore nous emmener. En route vers La Cité des miracles.

D’autres avis : Tachan – Les Fantasy d’Amanda – Yuyine – Le nocher des livres – Feygirl – Gromovar – L’épaule d’Orion – Célinedanaë
Du même auteur : Les Maîtres enlumineur (tomes 1, 2 et 3) – La cité des marches – American Elsewhere – Vigilance

Les Cités divines, tome 2 : La Cité des lames
Auteur : Robert Jackson Bennett
Traduction : Laurent Philibert-Caillat
Couverture : Didier Graffet
Maison d’édition : Albin Michel
Genre : Fantasy
Publication française : 25 septembre 2024
Nombre de pages : 576 pages
Prix : 27,90 € (relié) / 12,99 € (numérique)

J’avais eu un peu de mal à démarrer aussi mais j’ai adoré la mythologie ici et cette héroïne 💕 Cest chouette d’avoir des personnages plus âgés !
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Oui c’est un grand plaisir de suivre des personnages comme ça 🥰
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