[Chronique] Ces jours qui disparaissent, de Timothé Le Boucher

ces jours qui disparaissent


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Ces jours qui disparaissent
Auteur :
Timothé Le Boucher
Éditeur : Glénat 
Genre : Bande dessinéeFantastique
Date de parution  :  13 septembre 2017
Nombre de pages : 192
Prix : 22,50 €
 
Synopsis
Une course poursuite contre le temps perdu… Que feriez-vous si d’un coup vous vous aperceviez que vous ne vivez plus qu’un jour sur deux ? C’est ce qui arrive à Lubin Maréchal, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui, sans qu’il n’en ait le moindre souvenir, se réveille chaque matin alors qu’un jour entier vient de s’écouler. Il découvre alors que pendant ces absences, une autre personnalité prend possession de son corps.
Un autre lui-même avec un caractère bien différent du sien, menant une vie qui n’a rien à voir. Pour organiser cette cohabitation corporelle et temporelle, Lubin se met en tête de communiquer avec son « autre », par caméra interposée. Mais petit à petit, l’alter ego prend le dessus et possède le corps de Lubin de plus en plus longtemps, ce dernier s’évaporant progressivement dans le temps…
 

MON avis

Ces jours qui disparaissent est une bande dessinée scénarisée et illustrée par Timothé Le Boucher. Cette œuvre a été le premier grand succès de l’auteur en remportant plusieurs prix littéraires dont le Prix de la meilleure bande dessinée de science-fiction aux Utopiales 2018. Ce récit fantastique met en scène Lubin, un jeune acrobate qui, suite à une chute sur la tête, ne se réveille plus qu’un jour sur deux. Le reste du temps, une autre personne semble prendre possession de son corps, puis de sa vie et Lubin va devoir s’organiser pour vivre au mieux cette étrange cohabitation. 

Un style de dessin simple, mais un beau travail autour des personnages

Le style de dessin est assez simple et sobre, mais réussi. De manière générale, les personnages sont représentés avec un trait assez rond, leur donnant une douceur caractéristique qui les rend assez sympathiques. Timothé Le Boucher a accordé une grande importance à la diversité de ses personnages que ce soit au niveau de leur couleur de peau ou de leur silhouette/visage, ce qui est vraiment très appréciable. La bande d’ami et la famille de Lubin est ainsi très diversifiée et la question de l’apparence n’est jamais mentionnée dans la bande dessinée, ce qui donne vraiment une impression de « normalité ». Par exemple, certains personnages sont ronds sans être pour autant associés aux clichés qui vont avec (personnage qui passe son temps à manger, qui ne font jamais de sport…) et sans jamais que leur poids soit mentionné comme un problème. Au contraire même, l’auteur montre que des personnages ronds peuvent exercer des métiers artistiques et être beaux. Il en va de même pour les autres personnages qui sont tous appréciés par Lubin pour ce qu’ils sont et non pour leur physique. Le travail fait sur la représentation physique des personnages est donc un grand point fort de cette bande dessinée et permet en plus de différencier très facilement les protagonistes. 

 La colorisation est également assez agréable. Les planches sont de manière générale très colorées tout en restant dans des tons mats/pastels. La bande dessinée offre également de très belles planches sans texte présentant Lubin et ses collègues sur scène dans leur métier d’acrobate qui donnent une atmosphère très sympa au récit. Les autres planches sont également très vivantes, on imagine aisément les mouvements et les sentiments des personnages.

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 La métaphore du temps qui passe

Ces jours qui disparaissent suit la vie de Lubin, au départ, quand tout était normal puis quand les jours ont commencé à se perdre. La bande dessinée nous montre ces jours qui défilent et qui échappent de plus en plus à Lubin. On ne voit jamais les journées sous le point de vue de l’autre personnage qui partage son corps et on se trouve donc à faire des sauts dans le temps de plus en plus nombreux. Le fantastique s’oppose au psychiatrique, Lubin souffre-t-il d’un étrange syndrome de personnalité multiple ? La question se pose, mais le propos est ailleurs et le récit nous montre surtout le temps qui passe, la dualité entre la volonté de rester enfant et l’obligation de devenir un adulte. La bande dessinée questionne ainsi sur le passage à l’âge adulte et la possibilité de vieillir tout en gardant son âme d’enfant.

Le questionnement est intéressant et assez bien traité par Timothé Le Bouché, mais je ressors de cette lecture avec un sentiment de trop peu. Finalement à la lecture du résumé, on comprend l’intégralité de cette l’histoire et la lecture ne nous apporte aucune surprise supplémentaire. Le déroulé de l’intrigue reste très simple et même un peu manichéen avec cette opposition des deux personnalités totalement opposées de Lubin. J’aurais souhaité que l’auteur aille plus loin dans la réflexion et surtout que la fin soit plus percutante. Je n’ai malheureusement pas été touchée par cette histoire et je suis sûrement passée à côté des émotions que l’auteur souhaitait transmettre à cause d’un côté beaucoup trop prévisible de l’intrigue. Néanmoins, je sais que beaucoup de lecteurs ont été énormément touchés par cette histoire donc mon avis n’est pas à prendre au pied de la lettre. Il faut dire que je ne suis pas une grande amatrice de livres graphiques et mon ressenti vient donc sûrement de mon inexpérience dans ce domaine. Si contrairement à moi, vous réussissez facilement à être touché par ce type d’œuvre et que le sujet du temps qui passe vous intéresse, je vous conseille vraiment de vous tourner vers Ces jours qui disparaissent !


Conclusion


Ces jours qui disparaissent est une bande dessinée illustrée et scénarisée par Timothé Le Boucher dans laquelle on suit Lubin qui se rend un jour compte qu’un autre personnage prend sa place un jour sur deux. Au fil des pages, son alter ego va prendre de plus en plus de place effaçant peu à peu la vie de Lubin. D’un point de vue graphique, cette bande dessinée présente un style simple, mais réussi notamment dans la conception des personnages. Ces jours qui disparaissent présente une très belle diversité de personnages très bien mis en scène sans jamais tomber dans les clichés habituels. Les actions et les émotions des personnages sont bien représentés les rendant aisément compréhensibles et les personnages sont très facilement reconnaissables. L’intrigue quant à elle reste assez simple et même un peu trop prévisible. Ce livre propose de belles métaphores en questionnant sur le temps qui passe et sur la possibilité de gagner en maturité sans perdre son âme d’enfant. Le message est intéressant, mais le tout est resté trop simple à mon goût et je referme donc cette bande dessinée avec un sentiment de trop peu. 

avis mitigé

D’autres avis : Just a wordCallysseRambalhLes pipelettes en parlent – ?

10 réflexions sur “[Chronique] Ces jours qui disparaissent, de Timothé Le Boucher

  1. Zina 24 mars 2021 / 7 h 58 min

    Oh quel dommage ! mais c’est sûr qu’on peu pas tous être touchés par les mêmes choses 🙂
    J’avais été bouleversée de mon côté 🙂

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 26 mars 2021 / 16 h 20 min

      J’ai vu beaucoup de gens être bouleversés oui, après je ne le suis pas que très rarement donc c’est aussi dans mon caractère !

      J’aime

  2. Baroona 24 mars 2021 / 13 h 21 min

    Je fais partie des gens conquis. Mais c’est marrant parce qu’en allant relire mon avis, je vois que j’ai tiqué à peu près sur les mêmes points que toi, le résumé qui dit tout et le manque d’un petit truc en plus. Sauf que je l’ai quand même grandement appréciée malgré cela, ça l’a juste fait passer d’excellente à très bonne. ^^

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 26 mars 2021 / 16 h 21 min

      Oui c’est souvent comme ça, on voit les défauts mais ça dérange certains et pas d’autres !

      J’aime

  3. Yuyine 25 mars 2021 / 15 h 43 min

    Je n’ai pas lu cette BD car la hyper qui l’entourait me faisait un peu peur xD
    Ton avis plus mesuré et mitigé est éclairant. J’avais lu Le patient, du même auteur, et je soulèverai des points négatifs similaires avec le recul

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 26 mars 2021 / 16 h 23 min

      Oui moi aussi je me doutais que je n’aurais pas forcément le même avis que la majorité (d’où le fait que je l’ai emprunté à la bibliothèque et pas acheté d’ailleurs !). Et du coup, tu ne me donnes pas vraiment envie de lire Le Patient si on y retrouve à peu près les même choses !

      J’aime

  4. Callysse 25 mars 2021 / 21 h 31 min

    Je suis désolée que cela ne t’ait pas autant plu que tu l’aurais souhaité. Personnellement j’ai ressenti de fortes emotions à sa lecture et c’est pour ça que je l’ai adoré 😅

    Aimé par 1 personne

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