[Chronique] Rosewater, de Tade Thompson

Rosewater
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« Il est difficile d’expliquer ce qu’est un réceptif. Aucun présage ne l’a annoncé au moment de ma naissance, aucun phénomène naturel, aucun héraut. Je suis un enfant parfaitement normal avec cinq doigts, cinq orteils, des érythèmes fessiers, des croûtes de lait. »


 
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Rosewater
Auteur 
: Tade Thompson
Traducteur : Henry-Luc Planchat
Éditeurs : Nouveaux Millénaires (J’ai Lu)
Genre : Science-fiction
Date de parution : 24 avril 2019
Nombre de pages : 380
Prix : 19 €
Synopsis
Nigeria, 2066. La ville de Rosewater a poussé comme un champignon autour d un biodôme extraterrestre mystérieusement apparu quelques années plus tôt et qui, depuis, suscite de nombreuses interrogations parmi la communauté internationale. Les habitants de Rosewater, eux, se fichent bien du comment et du pourquoi, tant que le dôme continue de dispenser ses guérisons miraculeuses lors de son ouverture annuelle. Karoo vit dans cette cour des miracles. Officiellement, il travaille comme agent de répression de la cyberfraude, mais il est aussi un membre du S45, une officine d’État chargée de missions plus ou moins discrètes qui l’a recruté en raison de ses pouvoirs psychiques, sans doute acquis au contact du dôme. Mais aujourd’hui, ses talents font de lui une cible…

MON avis

Rosewater est un roman ambitieux qui se déroule dans une Afrique futuriste et qui met en avant le premier contact entre les humains et une entité « extraterrestre » très éloignée de celles qu’on a l’habitude de voir. 

On part à la rencontre de Karoo, un anti-héros qui vit à Rosewater et qui a développé l’étrange faculté d’être un réceptif, ce qui lui permet de lire dans les pensées d’autrui. Tout le roman nous plonge dans la tête de Karoo, un personnage très ambigu à la moralité plus que douteuse dont on a du mal à s’attacher au premier abord, mais qui finit par devenir attendrissant à force de suivre ses pensées et surtout grâce à son humour. L’intrigue du roman évolue en plus assez vite vers une romance, qui pour une fois ne m’a pas dérangée puisqu’elle ne prend pas la place de l’intrigue, mais elle la sert au contraire assez bien et elle apporte un côté humain à Karoo qui semblait un peu dénué d’émotions au début du récit.

L’intrigue se découpe en trois partie différentes correspondant à trois temporalités. Les chapitres alternent passé et présent et des chapitres d’interlude apparaissent parfois et apportent une troisième temporalité. De plus, chaque chapitre amène énormément d’informations que ça soit au niveau de l’univers et de l’avancée de l’intrigue. En effet, en cette année 2066, la planète que l’on connaît a bien changé avec l’arrivée des « extraterrestres » (je mets des guillemets, car ce n’est pas si évident de pouvoir les qualifier ainsi, vous comprendrez en lisant le roman !) et pas seulement en Afrique. La situation en Europe et aux États-Unis est également bouleversée. La technologie a également aussi énormément évolué ainsi que la biologie et c’est un aspect qui va être important dans cette histoire (mais pas de panique, le héros lui-même avoue détester la biologie !). Bref l’univers est extrêmement riche et innovant et là je n’ai parlé que d’une infime partie des choses qu’on trouve dans ce roman ! Bref, c’est passionnant, mais c’est difficile à suivre. Si j’ai donc un conseil à donner, c’est de lire ce livre en le coupant le moins possible. Déjà sans le couper, il faut faire une petite gymnastique mentale pour jongler entre les temporalités et se rappeler où en est l’intrigue à ce moment de l’histoire, car tout se croise et se mélange. Lorsqu’on arrête le livre pour le reprendre plus tard, c’est donc encore plus difficile ! Mais, à part cette petite gymnastique, le roman reste tout à fait abordable. L’auteur a construit son intrigue de manière à nous dévoiler ses cartes petit à petit en laissant volontairement des zones d’ombre donc le plus important reste encore à découvrir dans les prochains tomes. 

Concernant l’intrigue, j’ai trouvé la partie au présent plus intéressante au début du roman, car c’est l’émerveillement de la découverte de l’univers, mais finalement les choses s’équilibrent petit à petit et la fin de ce premier tome nous offre même de belles révélations. Le rythme du roman est assez dynamique avec peu de temps morts et avec de l’action assez présente. Le style est froid et va droit au but avec des phrases globalement très courtes et beaucoup de dialogues. Le roman est parfois cru, car on suit les pensées du personnage principal sans aucun filtre et comme je le disais c’est loin d’être un saint. Finalement, malgré tous les évènements décrits dans ce livre, je pense qu’il est assez introductif en termes d’univers et que la suite devrait se révéler explosive. Les trois tout derniers paragraphes du roman le laissent espérer en tout cas !


Conclusion


Rosewater est un roman très ambitieux et surtout très innovant en termes de création d’univers. Tade Thompson mélange différents concepts et technologies pour nous offrir une histoire de premier contact comme on n’en avait jamais vue auparavant. Malgré la richesse de ce premier tome, on sent que l’auteur est très loin de nous avoir livré toutes les clés. De plus, il nous offre un personnage principal très bien construit et ambigu dans une intrigue dynamique qui mélange plusieurs temporalités dans lesquels il est assez facile de se perdre ! 

tb lecture

7 réflexions sur “[Chronique] Rosewater, de Tade Thompson

  1. Babitty Lapina 27 octobre 2019 / 12 h 40 min

    Oh c’est un roman vraiment original et je ne pense pas avoir déjà de la SF africaine ! Je serais vraiment curieuse de lire ce roman à l’occasion surtout pour voir les influences de la culture nigériane sur la SF !

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 1 novembre 2019 / 11 h 25 min

      Oui le côté SF africaine est ce qui m’a attirée aussi ! Je ne sais pas si on ressent vraiment les influences dans ce roman, mais je te le conseille en tout cas 🙂

      Aimé par 1 personne

  2. Elhyandra 17 novembre 2019 / 13 h 56 min

    J’entends beaucoup de bien de ce livre, je le lirai en février

    J’aime

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