[Chronique] L’enfant de poussière, de Patrick K. Dewdney

l'enfant de poussière
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« De loin, à travers le filtre de l’épouvante, me parvenaient une douleur diffuse – la poigne écrasante des gardes silencieux – et l’odeur familière de la sueur rance et du métal. Le vent s’engouffrait dans la geôle en miaulant comme un félin fantomatique, me glaçant jusqu’aux os tandis que l’on me portait vers l’extérieur. Je plissai les yeux face au rectangle lumineux qui découpait au bout du tunnel, et dont l’éclat était si intense qu’il m’était douloureux. »


 
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L’enfant de poussière
Auteur
 : Patrick K. Dewdney
Illustratrice : Fanny Etienne-Artur
Éditeur : Au diable vauvert
Genre : Fantasy
Date de parution : 17/05/2018
Nombre de pages : 624
Prix : 23 €
Synopsis* :

La mort du roi et l’éclatement politique qui s’ensuit plongent les primeautés de Brune dans le chaos. Orphelin des rues qui ignore tout de ses origines, Syffe grandit à Corne-Brune, une ville isolée sur la frontière sauvage. Là, il survit librement de rapines et de corvées, jusqu’au jour où il est contraint d’entrer au service du seigneur local.

*Note : j’ai raccourci le synopsis, car je trouve qu’il spoilait trop le roman, ce qui m’a personnellement empêché d’apprécier cette lecture autant que je l’aurais dû !

MON avis

Une nouvelle saga de fantasy adulte prévue en 7 tomes et publiée par les éditions Au Diable Vauvert, je dois dire que cela m’a tout de suite très intriguée et que ce roman faisait partie des livres que j’attendais le plus cette année ! 

Au final, L’enfant de poussière, même s’il n’est pas le coup de cœur espéré, n’a absolument pas déçu mes attentes et correspond exactement à ce que je recherchais en le lisant. 

Ce roman, c’est tout d’abord une plume extrêmement travaillée et maîtrisée avec une musicalité incroyable qui à elle seule fait de ce livre une grande réussite. L’écriture et le style peuvent tout de même parfois paraître un peu trop « parfaits », mais l’auteur réussi quand même à écrire un roman très dense avec une écriture percutante et surtout très abordable ! Pas besoin de dictionnaire ou de relire 10 fois la même phrase pour bien la comprendre, on peut lire ce roman d’une traite sans jamais avoir de difficulté à visualiser l’univers créé par Patrick K. Dewdney. 

Il faut dire, et c’est la raison pour laquelle ce livre ne plaira pas à tout le monde, que l’univers regorge de détails et de descriptions assez poussées sur les paysages, mais aussi sur la vie quotidienne. Ce roman se déroule dans un univers médiéval assez classique, mais les aspects politiques et sociétaux sont très détaillés. Ce livre met en avant des thèmes finalement très actuels comme la discrimination raciale ou même la place de la femme (même si les femmes ne sont pas très représentées dans ce premier tome). Ces thèmes sont abordés de manière très intelligente, jamais de façon directe, mais à la manière d’un roman d’apprentissage. 

Il faut donc avouer que tous cet amas de détails rend la lecture assez lente, mais l’action est quand même bien présente et l’intrigue en elle-même est captivante. On suit le jeune Syffe au gré de ses rencontres à travers une quête initiatique qui m’a fascinée. Le jeune garçon de 8 ans au début du roman vit des dizaines de vies différentes en l’espace de quelques années. Son évolution très progressive est savamment décrite, on le voit petit à petit prendre conscience des enjeux de la société dans laquelle il vit. Je ne m’attendais pas à ce que ce roman dégage autant de désespoir. Syffe va d’épreuves en épreuves et lorsqu’il se relève, c’est seulement pour retomber encore plus bas par la suite. J’aurais peut-être aimé une touche un peu plus lumineuse, car finalement ce côté très sombre peut devenir un peu répétitif. 

« J’ai compris, bien après, qui j’étais durant cette fin d’année, ou plutôt ce que j’étais. Je remercie encore Uldrick de m’avoir montré à quoi ressemble un tueur ordinaire, soldat ou coupe-jarret, ou égorgeur d’enfants. Cela m’a permis de saisir que, derrière les massacres et les rapines et les viols, derrière les pires horreurs que le monde peut contenir, il n’y a ni mal, ni démons, ni mauvais sorts, mais seulement la folie des hommes désespérés, dont la peur a fait des monstres. »

Si ce livre n’a pas été un coup de cœur, c’est sûrement parce que j’ai moins aimé les deux dernières parties qui traînaient un peu en longueur et dont le thème m’attirait moins. Cependant, c’est lors de l’avant-dernière partie que l’apprentissage de Syffe arrive à son apogée et son évolution est alors traité avec une incroyable habileté ! 

Il faut également souligner le magnifique de travail de la maison d’édition pour la mise en page et de l’illustratrice. En plus de la très belle couverture, chaque partie est précédée d’une carte très utile et bien réalisée ! 

Conclusion 

Ce roman signe le début d’une saga extrêmement prometteuse. L’univers déjà très dense est loin d’avoir révélé tous ses secrets et j’ai hâte de retrouver la plume mélodieuse et fascinante de Patrick K. Dewdney dans le prochain tome ! 

TB lecture

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