« J’aurais voulu rappeler à ces messieurs que leur mère adorée était une femme, elle aussi. Je ne voyais jamais les hommes s’activer, donner naissance aux habitants du monde, puis préparer le dîner avant de ranger la maison. Pour la plupart, ils étaient à l’agonie dès qu’ils avaient un rhume. »
Titre VO : Stalking Jack the Ripper
Auteur : Kerri Maniscalco
Éditeur : Milan
Date de parution : 18 janvier 2017 (France)
Genre : Horreur
Nombre de pages : 341
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Des femmes qu’il assassine
De sang froid.
J’assiste, impuissante,
À la terreur qu’il fait régner
Sur Londres.
Je sens son ombre
Perser sur moi.
Ses sourires malsains.
Je pense connaître l’éventreur…

Kerri Maniscalco nous plonge au cœur du Londres victorien sur les traces du célèbre Jack l’Éventreur. Grâce au fabuleux travail de recherches qu’elle a mené, on est directement transporté à la fin du XIXe siècle dont l’ambiance est très bien retranscrite.
L’AMBIANCE
Dans ce roman, Kerri Maniscalco a décidé d’imaginer ce qu’aurait pu être l’histoire de Jack l’Éventreur dont on n’a jamais découvert la véritable identité. Ainsi, bien qu’il s’agisse avant tout d’une fiction, énormément de détails sont bien réels : le nom des victimes, la manière dont elles étaient habillées, certaines dates, le détail des scènes de crimes, etc. D’autres éléments qu’elles a ajoutés pour l’histoire ont également bien existé même si les dates ont été modifiées. Kerri Maniscalco s’est donc grandement inspirée de faits réels pour nous offrir une histoire plus vraie que nature dans laquelle on est complètement transportés.
On ne peut qu’applaudir la rigueur de l’auteur dans son travail de recherches historique permettant au récit de coller entièrement à l’époque dans lequel il se déroule. De plus, sa plume est très agréable à lire, très fluide et piquante à souhait.
LES PERSONNAGES
J’ai énormément aimé les protagonistes de ce récit et plus particulièrement le personnage principal Audrey Rose dans lequel je me suis entièrement retrouvée. Même si cela peut paraître incongrue, je suis également passionnée de médecine légale et c’est ce qui m’avait tant donné envie de lire ce livre. Ainsi je me suis tant projetée dans ce personnage que j’avais l’impression d’être moi-même à l’intérieur de ce livre en train de mener l’enquête et de disséquer des cadavres. Je me demande d’ailleurs souvent si j’aurais, comme Audrey Rose, eu cette passion pour les sciences si j’avais vécu à une autre époque. Mise à part ces points communs, j’ai énormément aimé le petit côté effronté du personnage qui fait tout son charme. Elle est tout le contraire de ce que la société attend d’elle, mais elle se bat pour pouvoir vivre de sa passion et je trouve qu’elle renvoi une très belle image de la femme. Même si au début du livre, j’ai eu un peu peur qu’on tombe dans certains clichés concernant les scientifiques enfermés nuits et jours dans leur laboratoire sans autres centres d’intérêt, c’est finalement plus nuancé que ça, bien heureusement !
Les autres personnages sont tout autant intéressants, on découvre leur vrai visage petit à petit dans le récit et leur évolution est très crédible et bien retranscrite. Je n’en dis pas plus pour que vous les découvriez par vous-même !
L’HISTOIRE
J’ai été complètement transportée par cette histoire du début à la fin. J’ai adoré le fait que l’auteur ne prend pas de gants pour décrire les cadavres et les autopsies, même si j’aurais bien aimé quelques détails en plus, mais là c’est ma curiosité scientifique qui parle !
J’ai également beaucoup aimé le rythme de ce récit qui trouve un équilibre parfait entre description et action. On ne perd pas de temps en détails inutiles, chaque page est importante pour le récit et arrivé à la fin, il devient très difficile de reposer ce roman avant de l’avoir fini. Personnellement, je n’ai pas deviné la fin à l’avance, j’étais tellement prise dans l’ambiance que je n’ai pas non plus cherché à émettre des hypothèses sur le dénouement final, j’avais juste envie de me laisser transporter là où l’auteure le voulait. J’ai donc énormément aimé la fin, qui m’a fait passer par toutes les émotions !
Un autre point très important de ce récit et qui lui apporte une forte valeur ajoutée est l’étude de la place de la femme dans la société. Kerri Maniscalco aurait pu simplement se concentrer uniquement sur l’enquête sans aller plus loin, mais elle choisit une femme comme protagoniste principal. Et elle dépeint très bien toutes les difficultés d’être une femme à cette époque : que ce soit à travers Audrey Rose dont les préoccupations devraient être la couture et le shopping – et non les sciences -, qu’à travers les prostituées. Plus qu’un simple roman, on a là une critique de la société dont certains éléments peuvent être facilement ramener à notre époque actuelle.
CONCLUSION
Ce livre a été pour moi un coup de cœur. Plus qu’une simple fiction, ce récit retrace dans une ambiance parfaite les évènements liés aux meurtres commis par Jack l’Éventreur tout en dépeignant de manière très réaliste la difficulté de s’affirmer en tant que femme dans une époque où certains domaines étaient réservés aux hommes.
7 réflexions sur “[Chronique] Autopsie – tome 1 : White Chapel, par Kerri Maniscalco”