Sometimes a book

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L’empire s’effondre [tome 1]
Auteur : Sébastien Coville
Couverture format poche : Anouck Faure
Maison d’édition : Anne Carrière / Folio
Genre : Fantasy
Date de publication : 07 mai 2021
Nombre de pages : 675 (poche)
Prix : 24 € (broché) / 12,99 € (numérique) / 12,90 € (poche)

 

Premier roman de l’auteur français Sébastien Coville, L’empire s’effondre marque le début d’une trilogie de fantasy pleine d’ambition qui s’éloigne du classique cadre médiéval pour faire la part belle à une société marquée par l’effervescence des sciences et technologies basées sur la vapeur. Mais derrière ces progrès se cache un système politique qui s’essouffle marqueur d’un véritablement effondrement social. Petit à petit se sont toutes les strates d’un Empire qui déclinent pour mieux s’effondrer dans une explosion de violence et de cruauté. Vous êtes prévenus sur ce que vous trouverez dans ce premier tome !

 

Et il commence très fort par un chapitre qui pourrait paraître insignifiant, mais qui laisse transparaître dès le départ la situation géopolitique et la stratification sociale qui règnent dans la ville de Seth, ville qui va marquer le début de l’effondrement de cet Empire. Dans ce chapitre, un personnage se voit contraint de quitter son quartier pour se rendre dans un quartier réservé à une classe sociale très inférieure dans lequel il frôle la mort simplement parce qu’il marche dans la rue. Sébastien Coville montre une grande dextérité dans son écriture de la ville et de son ambiance rendue palpable par sa plume ciselée et travaillée sans en devenir trop lourde pour autant. Au contraire, l’auteur dessine une véritable atmosphère de danger puis de révolution dans les rues de Seth qui est saisissante de réalisme. Il consacre d’ailleurs de longs passages aux descriptions de cette ville qui se délite sans faire aucune concession. Ces passages sont durs, rugueux, aucune pitié ne se dessine au détour d’une ruelle, mais c’est bien une atmosphère de chaos qui s’installe avec toutes les horreurs que cela peut comporter.

 

Et dans ce chaos général, L’empire s’effondre va nous permettre de suivre différents personnages à commencer par Alfred de Pergoal qui va véritablement devenir l’instrument de la révolution. En effet, il se retrouve mêlé à un très sanglant attentat, point de départ et prétexte évident aux luttes sociales, politiques et militaires qui se déchainent alors sur l’Empire. Mais il n’est pas le seul personnage sur lequel on s’attarde et Sébastien Coville multiplie même les points de vue tout au long du roman apportant pas mal de longueurs à son récit. Car si certains points de vue sont passionnants comme celui d’Alfred de Pergoal, d’autres le sont beaucoup moins et cette multiplication de points de vue ne permet pas toujours à l’intrigue de se déployer réellement. Les scènes barbares de révolution s’enchaînent sur de très nombreuses pages, mais les complots politiques qui s’esquissent en fond sont à peine dessinés, tout comme l’étrange magie qui semble être présente dans cet univers. Car oui, quelques éléments fantastiques viennent parsemer le récit à commencer par la question de l’existence des dieux. Ainsi la croyance et la religion sont un socle immuable de cette société et il est très mal vu d’avoir une opinion différente comme celle d’Alfred de Pergoal qui a un esprit très cartésien. Et pourtant, c’est à travers ce personnage que les petits éléments fantastiques du récit se mettent en place, bousculant ses croyances et installant un début de questionnement sur la dualité sciences/religions qui promet d’être très intéressante. 

 

Ce premier tome de L’empire s’effondre reste donc plutôt introductif. Il dessine avec brio le début du déclin d’une société de manière réaliste, mais dont les questions profondes ne sont pas encore réellement traitées. Les nombreuses longueurs et les points de vue de personnages qui restent toujours trop secondaires demeurent un frein à la lecture de ce premier tome qui montre tout de même une belle maîtrise et un immense potentiel pour la suite quand l’intrigue déploiera réellement ses ailes. Les dernières lignes de ce premier tome nous embarquent d’ailleurs dans une atmosphère tout à fait différente montrant que Sébastien Coville nous réserve encore beaucoup de surprises pour la suite. 

 

 

D’autres avis : Apophis – Boudicca – Le Nocher des livres – Elbakin.net – Les fantasy d’Amanda