[Chronique] Godkiller de Hannah Kaner

Godkiller
« Kissen believed in coincidences. Sometimes things happened for no reason at all, or because someone somewhere did something really stupid, usually someone with more noble blood and silver coin than brains. But as far as she was concerned, there was no such thing as destiny, and she was quite happy to tear any plans made by gods to pieces. Fate was a fairy story and a bullshit one at that; fate could get fucked and bother someone else. »


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Autrice : Hannah Kaner
Couverture & illustrations : Holly Mcdonald – Tom Roberts 
Maison d’édition :  Harper
Genre : Fantasy
Date de publication : 19 janvier 2023
Nombre de pages : 295
 
Synopsis
Kissen’s family were killed by zealots of a fire god. Now, she makes a living killing gods, and enjoys it. That is until she finds a god she cannot kill: Skedi, a god of white lies, has somehow bound himself to a young noble, and they are both on the run from unknown assassins. Joined by a disillusioned knight on a secret quest, they must travel to the ruined city of Blenraden, where the last of the wild gods reside, to each beg a favour. Pursued by demons, and in the midst of burgeoning civil war, they will all face a reckoning – something is rotting at the heart of their world, and only they can be the ones to stop it.
 
MON avis
Godkiller est le premier tome d’une trilogie de fantasy qui m’a attirée de manière assez superficielle par sa belle couverture qui n’est d’ailleurs pas forcément exactement le reflet de l’histoire assez sombre qu’on retrouve à l’intérieur. Ce premier tome est également court, ce qui peut en faire une lecture idéal pour ceux qui veulent lire de la fantasy adulte en version originale, mais qui ne sont pas complètement à l’aise avec la langue anglaise. 
 
Godkiller est un roman choral composé d’un cheminement assez classique. On découvre au début du récit quatre personnages qui n’ont rien en commun, mais qui vont malgré eux se retrouver liés et partir ensemble pour une quête. Le roman s’inscrit dans un univers assez sombre opposant humains et dieux. Les humains ont par le passé gagné la guerre contre les dieux, mais ceux-ci renaissent petit à petit tant qu’il reste des personnes pour se souvenir d’eux, et ce, malgré la promulgation par le roi d’une loi interdisant de vénérer des dieux. Malgré cette franche opposition entre humains et dieux, Hannah Kaner ne tombe pas dans un manichéisme trop facile, mais apporte au contraire de nombreuses nuances à son univers. Ainsi, le monde est divisé entre pro-dieux et anti-dieux, les personnages oscillent entre leur haine des dieux et leur besoin impératif des dieux pour parvenir à leur fin. Il y a une balance haine/attirance envers les dieux qui est intelligemment gérée et qui ne rend jamais simple les décisions que les personnages doivent prendre.
 
Le roman joue énormément sur ses personnages et les liens qui vont les unir tout au long du récit. Le lien le plus marquant dès le début du roman est celui qui unit Inara et Skediceth. Car ce dernier est un petit dieu, tout ce qu’il y a de plus mignon en apparence, qui s’est retrouvé connecté à Inara, une petite fille qui ne sait pas comment gérer ce lien. Elle fait la rencontre de Kissen, une puissante tueuse de dieux et lui demande de rompre leur lien et de trouver un sanctuaire à Skediceth. C’est un trio improbable et haut en couleur qui se forme. Haut en couleur comme le personnage de Kissen, cette tueuse de dieux irascible et colérique qui n’est pas franchement ravie de devoir faire équipe avec un dieu. Le trio va devenir un quatuor lorsqu’ils vont rencontrer au début de leur quête Elogast, un ancien écuyer du roi reconverti en boulanger. Mais son passé va le rattraper, l’obligeant à reprendre la route pour sauver ce roi qu’il servait autrefois. Les relations qui unissent les différents personnages m’ont beaucoup fait penser aux personnages du Sorceleur. Inara et Kissen ressemblent énormément à Ciri et Gerald autant dans leur caractère que dans leur relation et leur position dans cet univers. Elogast, lui, est un personnage plus doux qui se prend lui aussi d’affection pour Inara. Il y a un jeu très intéressant qui s’anime autour de ces personnages, aucun n’arrivant à vraiment faire confiance aux autres. La narration sous forme de roman choral permet de comprendre les motivations de chacun, leurs doutes, leur évolution, ce qui nous permet nous attacher facilement à eux. Leurs interactions apportent du piment à l’intrigue et au long voyage que mènent les personnages à travers des paysages aussi féériques que cauchemardesques. 
 
L’intrigue de Godkiller est prenante sans être ni trop lente ni trop rapide. Chaque partie est bien dosée, que ce soit la rencontre entre les différents personnages, leur voyage et les affrontement finaux avec les dieux offrant un final détonant à ce premier tome. Je dois dire que j’ai été étonnée de trouver un aussi bon roman de fantasy en aussi peu de pages. Il ne faut pas s’attendre à un millier de péripéties, mais l’autrice construit tout de même un univers intéressant peuplé de personnages gris donc elle dépeint très bien les motivations. Ce roman n’a pas été un coup de cœur, car il reste malgré tout classique et ne révolutionne pas le genre de la fantasy, mais pour les amateurs de ce genre de roman, il fait très bien l’affaire. De plus Hannah Kaner introduit la question du handicap puisque le personnage de Kissen possède un handicap assez lourd, un sujet qui n’est pas souvent abordé en fantasy. L’autrice montre les difficultés liés à ce handicap, mais aussi le fait qu’on peut être fort malgré lui. Un petit plus sympa pour ce premier tome d’une trilogie qui s’annonce prometteuse !
 

Godkiller est un très bon premier tome d’une trilogie de fantasy. En moins de 300 pages Hannah Kaner construit un univers solide basé sur un rapport ambigu entre les humains et les dieux. Entre haine, curiosité, obsession et intérêt, les sentiments des personnages sont loin d’être simples, éloignant tout manichéisme à ce conflit hommes/dieux. L’autrice nous offre également une quête prenante aux côtés de personnages attachants dont les intérêts et la personnalité se dévoilent au gré des chapitres. La fin explosive donne très envie de découvrir la suite de cette fantasy somme toute classique, mais efficace !
 
très bonne lecture
 
 
 

13 réflexions sur “[Chronique] Godkiller de Hannah Kaner

  1. Marion 19 août 2023 / 7 h 57 min

    La fantasy ce n’est pas mon genre favoris (ce n’est pas que je n’aime pas, mais j’ai énormément de mal à m’accrocher aux intrigues) mais il faut quand même avouer que les éditions ont toujours des couvertures magnifiques ! 😍

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  2. Steven 19 août 2023 / 8 h 10 min

    Tu ne m’aides absolument pas tant je suis certain que ce roman, si bien vendu, pourrait fortement me plaire. Maintenant je t’avoue que la VO en fantasy c’est pas ce qu’il y a de plus aisé pour appréhender les spécifiques univers.

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    • Sometimes a book 19 août 2023 / 16 h 49 min

      Ahah je comprends, ce n’est pas le livre le plus difficile que j’ai pu lire, mais c’est vrai que ça reste un univers de fantasy à comprendre donc ce n’est forcément simple !

      Aimé par 2 personnes

  3. Hécate Lomëwen 19 août 2023 / 18 h 51 min

    Un résumé qui donne envie de tester le roman ^^
    Pour moi, ce sera VF néanmoins, je pense que je manquerai des trucs à le lire en VO vu mon niveau moyen.

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  4. L'ourse bibliophile 21 août 2023 / 8 h 46 min

    Je le note pour un possible emprunt en médiathèque alors ! Je n’en fais pas une priorité mais je suis intriguée par l’univers et les personnages.

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  5. tampopo24 14 janvier 2024 / 9 h 53 min

    Contrairement à toi, j’ai trouvé la description de l’univers très légère. Rien n’est vraiment creusé ou développé. On pose une ligne pour dire un fait et paf c’est fini. Ça manque cruellement de consistance pour moi et vu que les idées (notamment tout ce qui tourne autour des dieux) étaient prometteuses, j’ai trouvé ça hyper frustrant T.T

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