[Chronique] Promotion funeste, de Naomi Novik

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« À l’évidence, elle a entièrement raison, on ne peut donc pas la dissuader de nous guider d’une main de fer dans la bonne direction, ce qui ne m’empêche pas d’avoir la sensation de me retrouver plaquée contre le mur par la plus féroce dame de cantine de l’école primaire. »


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Scholomance, tome 2 : Promotion funeste
Autrice :
Naomi Novik
Traduction : Benjamin Kuntzer
Maison d’édition : Pygmalion
Genre : Fantasy
Date de publication française : 18 janvier 2023
Nombre de pages : 375
Prix : 22,90 € (broché) / 15,99 € (numérique)
Synopsis 
À la Scholomance, El, Orion et leurs camarades sont enfin en terminale, année sur laquelle plane le spectre de la remise des diplômes, rite de passage mortel… au sens propre.
El est déterminée : ses amis et elle survivront. Pourtant, ce but paraît de plus en plus difficile à atteindre à mesure que la violence de l’école s’intensifie. Jusqu’à ce qu’El se rende compte que, parfois, pour gagner la partie, il faut changer les règles du jeu.
MON avis
Promotion funeste est le deuxième tome de la nouvelle trilogie de fantasy de Naomi Novik. Le premier tome avait laissé des retours très partagés, certains accrochant à l’ambiance en huis-clos de cette dark-academia, d’autres ayant été dérangés par la plume assez lourde et le manque d’intrigue. Ce deuxième tome est complètement dans la lignée du premier, reprenant et exacerbant ses défauts. À lire donc plutôt si vous avez apprécié le premier tome, dans le cas contraire, je ne pense pas que ce deuxième tome vous réconciliera avec la trilogie.
Promotion funeste reprend l’intrigue à la seconde même où elle s’était arrêtée dans le premier tome. On retrouve Galadriel confronté à un choix cornélien qu’elle ne prend que quelques secondes à résoudre. Le reste du roman se consacre à l’année de terminale des personnages, de la découverte du nouvel emploi du temps de Galadriel jusqu’à l’épreuve finale, cette fameuse purge dont il faut ressortir vivant pour terminer son cursus à la Scholomance et obtenir son diplôme. Toute l’intrigue de ce deuxième tome est surtout centrée sur la mise en place de stratégies pour survivre à cette épreuve et Galadriel va même plus loin, prenant pour objectif de sauver absolument tout le monde.
Encore une fois, ce deuxième tome ne brille pas pour son intrigue, mais joue plutôt sur l’ambiance et sur notre attachement pour les personnages. Il y a assez peu de rebondissements et on ressent beaucoup moins l’atmosphère étouffante qui nous maintenait en haleine dans le premier tome. Car des monstres on en voit beaucoup moins dans ce deuxième tome. Moins de monstres, moins de scènes de combat, moins de danger et de morts… le tout manque de dynamisme et de tension, et est même assez poussif. Heureusement, le côté huis-clos et le compte à rebours jusqu’à l’épreuve finale des terminales aident à maintenir une ambiance sombre et prenante. Car le danger dans ce tome n’est plus dans la survie au moment présent, mais dans la préparation à la journée de la remise des diplômes. Si on assiste à quelques cours avec Galadriel, c’est surtout les stratégies et les manipulations qui font rage dans ce tome. Et la deuxième moitié est consacrée à des simulations de l’épreuve de la remise des diplômes, apportant un peu plus d’action. Malgré tout, pas mal de longueurs et de répétitions parsèment globalement ce tome et plus on compte les pages jusqu’à la remise des diplômes, plus les attentes augmentent… Attentes qui n’ont pas été complètement atteintes pour moi.
Car tout l’enjeu du roman était de survivre à la Scholomance… Pourtant arrivé au bout du parcours, là où la tension aurait dû être à son paroxysme, et où on aurait dû ressentir de la peur pour les personnages, ils décident qu’ils sortiront tous vivants de l’école. J’ai ressenti à ce moment-là une chute des enjeux du roman et le sentiment qu’il ne tenait pas vraiment ses promesses. On comprend bien qu’à part Galadriel et Orion dont la mission est de sauver tout le monde, il n’y aura pas de réels dangers pour tous les autres. Je l’avoue, j’avais envie de combats, de sang et de quelques morts déchirantes ! Je n’ai pas vraiment été servie. De plus, tout est mis en place avec de si gros sabots qu’on voit le cliffanger final arriver de très nombreuses pages en avance, retournement qui n’est, pour couronner le tout, pas très convaincant du point du développement des personnages. J’ai eu la forte impression que l’autrice voulait absolument placer un rebondissement final uniquement pour donner envie de lire le troisième tome, sans s’intéresser à la cohérence de son histoire.
Je ressens donc pas mal de frustration vis-à-vis de la lecture de ce deuxième tome, car malgré tout j’aime beaucoup cet univers et ces personnages. Ces derniers m’ont d’ailleurs fait passer un bon moment de lecture malgré tous les reproches que je peux faire à ce deuxième tome. Je suis toujours fan de Galadriel, de son côté antisocial et tous les efforts qu’elle doit faire pour collaborer avec les autres. C’est d’ailleurs un personnage assez intéressant et étonnant dans ses contradictions qui la mène vers des situations assez drôles et surprenantes. L’évolution de sa relation avec Orion change des romances habituelles qu’on voit souvent dans ce type de récit et c’était donc un plaisir de les retrouver tous les deux. Malgré tous les reproches que je pouvais faire à l’intrigue, j’avais donc toujours envie d’y retourner. Je ressors donc déçue principalement du fait des attentes que j’avais, mais je ne peux pas dire que j’ai passé un mauvais moment de lecture et je découvrirai avec plaisir le troisième tome.
bonne lecture

5 réflexions sur “[Chronique] Promotion funeste, de Naomi Novik

  1. Hécate Lomëwen 7 juin 2023 / 11 h 38 min

    Mon premier commentaire sur ce blog, me semble-t-il, alors que je lis régulièrement tes articles. (parfois de tutoyer d’emblée ^^ »)
    Je me dis, que vu tes goûts, peut-être aimerais-tu les romans de Michel Robert, auteur français de dark fantasy.
    Il vient de boucler une série de 10 tomes sur les aventures d’un même personnage central, cycle nommé « L’agent des ombres ». Un spin-off de la série (Gueritarish) est temporellement situé entre les tomes 5 (Belle de Mort) et 6 (Guerrier des lunes). Je viens de terminer ce tome 6 d’ailleurs. Si je n’ai pas encore fini la série, c’est parce que la vie me prend du temps et les écrans aussi (c’est mal, ça…). Mais quand je me motive à lire, ça file à toute vitesse ^^
    Il a aussi commencé « La fille des clans » dont j’ai dévoré les 2 tomes en rien de temps lors de vacances. J’attends la suite avec impatience !
    Pour le reste, je n’ai pas lu, mais je pense que « Six gouttes de sang » doivent être très sympa vu l’ambiance qu’il a posé dans Gueritarish, même pour quelqu’un comme moi, pas très sensible de prime abord à l’ambiance western.

    Si tu veux encore plus dark, y’a les « Annales de la compagnie noire ». J’ai commencé le tome 1, mais j’ai pas pris le temps de me motiver à continuer. Mais je connais de gros lecteurs (surtout masculins) qui trouvent ça très qualitatif.
    J’ai plusieurs romans entamés (je varie selon l’humeur du jour ; en ce moment, je suis plutôt au Japon, à finir « Les délices de Tokyo », avant de passer sur « la papeterie Tsubaki »).

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    • Sometimes a book 8 juin 2023 / 20 h 37 min

      Wahou merci beaucoup pour toutes ces recommandations ! Effectivement les annales de la compagnie noire me fait de l’œil depuis un moment, pour le reste je vais me renseigner !

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  2. Hécate Lomëwen 7 juin 2023 / 11 h 42 min

    (fail…)
    Ah j’oubliais !
    Miche Robert a coécrit avec Pierre Grimbert « La malerune », un peu plus connu.
    J’avais lu ça il y a longtemps (genre en 2006), c’est par hasard que je suis tombé sur « Balafrée ».
    C’est en regardant la bio de l’auteur que j’ai fait le lien entre les deux romans que j’avais adorés ^^

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