[Chronique] Eversion d’Alastair Reynolds

Eversion
« Un vaisseau, c’est un rêve de murmures. »


Eversion
Eversion
Auteur :
Alastair Reynolds
Traducteur : Pierre-Paul Durastanti
Couverture : Amir Zand
Maisons d’édition :  Le Belial’
Genre : Science-fiction
Date de publication française : 23 février 2023
Nombre de pages : 304
Prix : 23,90 € (broché) / 11,99 € (numérique)
Synopsis (attention à ne pas lire si vous voulez garder la surprise)
Qui est Silas Coade ? Où se trouve-t-il ? Et quand ?
Un médecin, sans doute, à bord de la goélette Demeter, à l’orée du XIXe siècle, perdu dans les eaux norvégiennes en quête d’un Édifice dont il ignore tout ? Ou plutôt à la fin de ce même siècle, non loin du pôle Sud, sur la trace de ce même Édifice, prêt à rejouer un désastre annoncé ? À moins qu’il ne soit dans les entretoises d’un dirigeable, quelques dizaines d’années plus tard, en route pour le cœur de la Terre, sur la piste, toujours, de cette structure cyclopéenne mystérieuse ?
Silas Coade est médecin, et il se peut qu’il ne cesse de mourir à jamais, ici, là ou ailleurs… À moins d’envisager l’inenvisageable, et d’affronter l’impensable.
MON avis
Après La millième nuit publié dans son catalogue de novellas Une heure lumière, Le Belial’ continue la traduction des œuvres de l’auteur de hardSF Alastair Reynolds avec Eversion. Cette fois-ci, c’est dans une version un peu plus longue qu’on retrouve l’auteur qui nous emmène dans 300 pages d’un voyage bien mystérieux…
 
Eh oui, Eversion nous emmène à bord du Demeter, une goélette qui part explorer les eaux Norvégiennes au XIXe siècle à la recherche d’un lieu bien spécifique et très mystérieux, une sorte de fissure nommée l’Edifice… Et du mystère Alastair Reynolds en sert à son lecteur de la première à la dernière page. Le roman débute forcément de manière déroutante, malgré la couverture qui donne un bon indice, on ne s’attend pas forcément à trouver une intrigue de science-fiction dont l’action se déroule sur la mer et au XIXe siècle. Mais où peut donc bien se cacher la science-fiction dans ce qui semble être au départ une banale expédition ? Mais très vite les surprises s’enchaînent, tant et si bien qu’on ne peut rien révéler de l’intrigue de ce roman. D’ailleurs si vous souhaitez profiter de l’expérience au maximum, mieux vaut éviter de lire la quatrième de couverture qui en révèle déjà beaucoup. 
 
Ce que l’on peut dire c’est qu’Eversion nous plonge au cœur de la vie d’un équipage, le tout narré par le médecin de bord Silas Coade. Médecin, mais aussi écrivain d’une étrange histoire qui semble avoir des similitudes avec l’expédition dans laquelle il se trouve, Silas Coade est un narrateur plutôt sympathique à suivre. C’est un personnage pour qui le métier de médecin semble être une réelle vocation dans laquelle il se donne corps et âme. Il est visiblement doué pour cette tâche, n’en témoigne la scène de trépanation qui ouvre de manière assez fortuite le récit. Pourtant, il semble avoir une place un peu à part dans cet équipage, comme une pièce rapportée qui ne devrait pas être là. Et Ada Cossile, la seule femme à bord de la goélette est toujours présente pour le remettre à sa place de manière fracassante ! 
 
Passées les premières interrogations, le récit va rapidement basculer et prendre un tournant étonnant qui joue avec les illusions et les perceptions autant du lecteur que des personnages. Difficile de comprendre où l’auteur veut nous mener malgré tous les petits indices qu’il sème sur son chemin. Silas Coade est-il vraiment sain d’esprit ? A-t-on affaire à un narrateur non fiable ou y a-t-il une autre explication aux évènements étranges qui se produisent ?  Le doute persiste à mesure que les étranges évènements se répètent, sorte de boucle infinie de laquelle on ne parvient pas à s’extraire. La construction du récit est ainsi extrêmement bien menée par Alastair Reynolds, il se sert d’un procédé narratif un peu répétitif pour nous mener vers les 100 dernières pages brillantes dans leur déroulé et leur résolutions. Même si l’auteur utilise un schéma répétitif comme ressort narratif, il apporte toujours assez d’éléments novateurs pour maintenir notre intérêt constant. Et lorsque les clés de l’intrigue se rassemblent enfin, on comprend le génie utilisé dans cette approche narrative. 
 
Eversion est finalement un véritable roman d’aventure qui prend peu à peu des allures horrifiques pour enfin déployer une brillante thématique science-fictive. L’auteur sème les graines de son intrigue et affine la psychologie de ses personnages pour nous offrir une fin en apothéose riche en tension et en émotions. Voilà donc un roman de science-fiction bien mené, intelligent et abordable qui devrait ravir tous ceux qui voudraient se laisser surprendre, autant amateurs de littératures d’imaginaire que néophytes. 
 
 
très bonne lecture
Cette chronique émane d’un service de presse des éditions Le Belial’ que je remercie. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

7 réflexions sur “[Chronique] Eversion d’Alastair Reynolds

  1. Shaya 29 avril 2023 / 17 h 06 min

    J’ai beaucoup aimé aussi ce roman, il est très intelligent dans sa construction !

    Aimé par 1 personne

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